Des signaux forts d'une proche et énergique reprise en main du mégachantier de la ville nouvelle de Sidi Abdellah viennent d'être donnés par les plus hautes autorités du pays. Il s'agit de l'approbation par le gouvernement d'un schéma national d'aménagement du territoire et d'une nouvelle stratégie industrielle qui érigent ce nouveau périmètre urbain en technopole chargée de la promotion des technologies de l'information et de la communication (TIC). Un conseil interministériel, qui s'est tenu mercredi dernier, a réaffirmé la nécessité de reprendre rapidement en main le projet en mettant en chantier en priorité le cyberpark et les programmes immobiliers devant alléger la saturation de la capitale. Un délai ne pouvant excéder six mois aurait même été donné par le chef de l'Etat aux opérateurs concernés pour que les chantiers démarrent effectivement. Un responsable de l'entreprise chargée de l'aménagement du site nous déclarait, il y a quelques années, que la ville nouvelle ne prendra effectivement corps que dans la mesure où les plus hauts responsables du pays , en l'occurrence le président de la République et le chef du gouvernement, inscriront ce projet grandiose sur la liste de leurs chantiers prioritaires. Notre interlocuteur n'avait effectivement pas du tout tort. Cette volonté aujourd'hui affichée par les plus hautes autorités du pays est ce qui avait manqué le plus à ce projet, qui n'arrivait pas à décoller malgré le courage et la détermination du défunt Lies Hamidi, à qui l'on doit la réalisation d'un premier périmètre urbain, aujourd'hui habité. La législation incomplète et parfois contradictoire régissant les villes nouvelles et la tutelle anormalement exercée par la wilaya d'Alger durant plusieurs années ont également beaucoup nui à la mise en œuvre du projet. Le récent rattachement au ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement lui ouvre de nouvelles perspectives et il ne s'agit surtout pas de rater ce nouvel élan. Cette nouvelle tutelle est de nature à impulser une forte dynamique à ce pôle urbain nouveau, dont les divers chantiers d'habitat et d'équipements sont aujourd'hui en veilleuse ou carrément à l'arrêt. Chérif Rahmani ayant été en 1998 le fondateur de la ville nouvelle de Sidi Abdellah, il y a de bonnes raisons d'espérer qu'il mette toutes ses forces dans la relance de ce projet qui fait la part belle aux sciences et à la technologie. C'est, en effet, sous son autorité de ministre de l'Aménagement du territoire qu'en 1998 fut prise la décision de faire de cette future agglomération une technopole essentiellement destinée aux technologies de l'information et de la communication (TIC) et aux sciences médicales. Un pôle Attractif Outre les grands programmes d'habitats et d'équipements sociaux de proximité (écoles, centre de soins, grandes surfaces, etc.) qu'elle est appelée à abriter, le schéma d'aménagement de la ville nouvelle de Sidi Abdellah prévoit, en effet, de grands équipements structurants d'envergure nationale, voire internationale. Nous citerons le ciberpark, la cité des sciences de la technologie de l'information et de la communication, les équipements de sciences médicales, diverses facultés et industries de pointe, etc. La construction prochaine d'une autoroute appelée à relier Sidi Abdellah à l'autoroute Est-Ouest rendra ce nouveau pôle urbain attractif aussi bien pour les populations qui souhaiteraient y résider que pour les promoteurs qui voudraient y développer des affaires. Conscients de l'importance des enjeux, certains promoteurs immobiliers et industriels ont décidé de s'y mettre sans attendre. S'agissant de l'immobilier, la CNEP et l'AADL ont déjà mis en chantier plus de 2500 logements. Pour ce qui est de l'industrie une minoterie géante et une usine de médicaments ont déjà vu le jour. Les chantiers d'édification auraient certainement été plus nombreux et diversifiés si les pouvoirs publics concernés avaient réservé à ce projet exceptionnel un traitement tout aussi exceptionnel ou s'ils avaient tout simplement accordé les pleins pouvoirs aux responsables de l'entreprise chargée de l'aménagement. Avec ses 3000 à 3500 hectares urbanisables sur lesquels il est prévu de construire quelque 30 000 logements et une panoplie d'équipements susceptibles d'abriter près d'un demi-million d'habitants, l'agglomération nouvelle de Sidi Abdellah se présente de par sa proximité d'Alger et l'existence effective d'un premier noyau urbain (un millier de logements et divers équipements sociaux) comme alternative concrète et viable à la capitale algéroise qui souffre d'un trop-plein et qui manque désespérément de terrains à bâtir pour contenir sa croissance intra-muros. A ce titre, elle mérite l'intérêt des plus hautes autorités du pays. Un intérêt qui pourrait se manifester dans un premier temps par une visite de travail sur le site que n'ont entrepris jusque-là, ni le chef de l'Etat ni le chef du gouvernement. Terrains réservés aux grands équipements publics Pôle universitaire des sciences médicales et pharmaceutiques : 100 ha Cité des sciences et des technologies de la communication : 86 ha Complexe sportif et stade de 20 000 places destinés aux équipes nationales : 30 ha Grand parc récréatif à vocation aquatique : 150 ha CHU de 240 lits : 10 ha Maison de la télévision avec studios et espaces de tournage : 15 ha Cité de la médecine : 15 ha Cité administrative : 20 ha Espaces à définir pour les voies express et liaison ferroviaire.