La convention d'une valeur d'environ 3 millions d'euros porte sur la création d'un observatoire, la formation et l'ingénierie et la conception des pôles de compétitivité. C'est avec un arabe parfaitement articulé que Bernard Bajolet, ambassadeur de France en Algérie, est intervenu hier lors de la signature de la convention de coopération en matière d'aménagement du territoire. Celle-ci porte sur un appui institutionnel (Fonds français de solidarité prioritaire), en guise de soutien à la politique algérienne investie dans une démarche toute nouvelle en matière d'aménagement du territoire (Schéma national d'aménagement du territoire à l'horizon 2025). Pour une durée de trois années, l'Algérie, qui a sollicité le savoir-faire français, est désormais liée à ce pays par une convention qui donne un contenu concret à cette coopération et favorise ainsi l'émergence d'une véritable union pour la Méditerranée. C'est du moins ce qui a été plaidé, à l'occasion, par le diplomate français à quelques heures à peine de son départ d'Algérie et la fin de ses fonctions en tant qu'ambassadeur en Algérie. Chérif Rahmani, ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme, n'a pas manqué, pour sa part, d'étaler les ambitions de l'Algérie en matière d'investissement global et de la durabilité du développement. Cela nécessite, en effet, une grande connaissance et maîtrise des territoires dans un souci d'équité tenant compte des spécificités et de la diversité entre le Tell, le littoral, les Hauts-Plateaux et le Sud. Un aménagement qui devra prendre en compte aussi des facteurs exogènes comme les changements climatiques, l'appauvrissement de la diversité biologique, les catastrophes naturelles, l'appauvrissement de la couche d'ozone bouleversent le schéma établi et pourraient compromettre les acquis économiques. “Il nous faudra absolument créer un observatoire des territoires en guise d'instrument de veille et de connaissance des évolutions pour d'éventuelles réorientations”, a indiqué le ministre pour aborder les principaux axes de cette nouvelle collaboration qui porte aussi sur la création des pôles de compétitivité à travers, notamment les villes nouvelles d'excellence à l'image de Sidi-Abdallah, destinée aux nouvelles technologies de l'information et de la communication ou encore celle de Boughzoul pour les énergies renouvelables, mais pas seulement. Le plus important encore réside dans la formation des formateurs et dans l'ingénierie. “Il s'agit d'identifier des idées de projets et les monter et accompagner les investisseurs”, insistera le ministre. C'est d'ailleurs dans cette optique que le FSP a été créé en 2002, à savoir “soutenir la conception de projets et leur montage financier”. À noter que cette collaboration au point de vue financier sera d'un montrant d'environ trois millions d'euros à parts égales entre l'Algérie et la France. Nabila Saïdoun