Le ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme a procédé à la nomination de Ziane Bendaoud à la tête de l'entreprise publique Ansa, chargée de l'aménagement de la ville nouvelle de Sidi Abdallah. Ce dernier remplace Salim Dorbane qui avait assuré l'intérim de la direction générale de l'entreprise depuis le décès, en juin 2004, de son premier responsable, Liès Hamidi. La désignation de ce fonctionnaire du ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, qui assure depuis quelques mois la tutelle, auparavant dévolue à la wilaya d'Alger, ferait partie d'une série de mesures visant à sortir de la léthargie ce mégaprojet. Le signal fort d'une réelle volonté de reprise en main par les plus hautes autorités du pays avait été donné, il y a quelques mois, par le retrait à la wilaya d'Alger de la tutelle qu'elle exerçait sur l'Ansa et le communiqué au ton ferme du conseil interministériel, qui s'était spécialement réuni en mars dernier à l'effet de réaffirmer « la nécessité de reprendre rapidement en main le chantier, en donnant la priorité à la réalisation du cyberpark et des programmes immobiliers devant alléger la saturation de la capitale ». La volonté politique clairement affichée par le gouvernement est sans doute le meilleur gage d'une reprise en main effective de ce pôle urbain nouveau, dont les divers chantiers d'habitat et d'équipements sont aujourd'hui en veilleuse ou carrément à l'arrêt, en raison de l'insuffisance d'intérêt que lui avait accordé le gouvernement. A ce titre, il est bon de savoir que depuis son lancement en 1998, pas un seul chef du gouvernement et encore moins un chef d'Etat algérien n'y a mis les pieds en signe d'intérêt pour ce mégaprojet qui devait pourtant rendre d'inestimables services à la capitale arrivée à saturation. La ville nouvelle de Sidi Abdallah part également avec un autre atout favorable, celui de la présence au ministère de tutelle d'un ministre qui connaît parfaitement le projet pour avoir été un des principaux fondateurs de ce nouveau pôle urbain. Et, ne serait-ce qu'à ce titre, il y a de bonnes raisons d'espérer que Cherif Rahmani, puisque c'est de lui qu'il s'agit, mettra toutes ses forces dans la relance de ce projet qui fait la part belle aux sciences et à la technologie. Outre les grands programmes d'habitat (plus de 30 000 logements) et d'équipements sociaux de proximité (écoles, centres de soins, grandes surfaces, etc.) que la ville nouvelle de Sidi Abdallah est appelée à abriter, son schéma d'aménagement prévoit de grands équipements structurants d'envergure nationale, voire même internationale. La construction prochaine d'une autoroute appelée à relier Sidi Abdallah à Boudouaou et à l'autoroute Est-Ouest rendra ce nouveau pôle urbain attractif, aussi bien pour les populations qui souhaiteraient y résider, que pour les promoteurs qui souhaiteraient y développer des affaires. Conscients de l'importance des enjeux, certains promoteurs immobiliers et industriels ont décidé de s'y mettre sans attendre. S'agissant de l'immobilier, la Cnep se prépare à mettre en chantier plus de 2500 logements et, pour ce qui est de l'industrie, une minoterie géante et une usine de médicaments ont déjà vu le jour.