C'était prévisible. Comme en 2002, le Front des forces socialistes (FFS) a opté pour le boycott des législatives du 17 mai prochain. Selon une source proche du parti, la plupart des membres du conseil national du FFS, réunis hier en session extraordinaire à Alger, auraient voté pour « le boycott actif du prochain scrutin ». Le choix était également, selon la même source, celui du président du parti, Hocine Aït Ahmed. Ce dernier, dans un message adressé aux membres du conseil national, aurait qualifié la participation à ces joutes « de mariage de jouissance avec le pouvoir ». Pour le leader du FFS, « la politique s'exerce dans la société et sur le terrain et non en faisant un mariage illicite avec le pouvoir ». Ainsi le vieux parti de l'opposition veut jouer la carte de l'opposition à outrance en boudant l'une des institutions majeures du pays, en l'occurrence l'APN. Une institution pouvant être une véritable tribune pour l'expression des positions du parti. Après le rejet des sénatoriales de décembre 2006, le FFS s'exclut, avec cette option, pour cinq années supplémentaires, de l'exercice du pouvoir législatif qui est l'un des objectifs primordiaux de l'existence d'un parti politique. Pourquoi cette décision ? Le parti a-t-il fait le bon choix ? Ou vient-il de signer son acte de décès ? Des questions auxquelles les responsables du secrétariat national du parti vont répondre, aujourd'hui, lors d'une conférence de presse. Selon les observateurs de la scène nationale, la décision du boycott a été adoptée pour tenter de contourner la crise interne que couve depuis des mois le FFS. En effet, le parti connaît depuis le mois d'août dernier un mouvement de contestation. Les contestataires s'en sont pris à la direction actuelle, à sa tête le premier secrétaire Ali Laskri, auquel ils reprochent « une gestion catastrophique des affaires du part ». Selon toute vraisemblance, les responsables du FFS ont, à travers cette option, voulu éviter de nouveaux tiraillements qui pourraient naître durant l'opération de préparation des listes de candidats aux législatives. Toutes nos tentative de joindre, hier soir, les responsables du parti pour avoir un éclaircissement sur cette décision se sont avérées vaines.