«Nous gardons une boussole politique qui n'est pas à brader», affirme karim Tabbou. Karim Tabbou, le nouveau premier secrétaire national du FFS, nommé à ce poste par le président du parti, M.Hocine Aït Ahmed, lors du dernier conclave de son conseil national, tenu le week-end passé, a animé, hier, au siège du parti, un point de presse durant lequel il a livré un compte rendu au sujet des travaux de la session extraordinaire de l'instance dirigeante du parti et commenté les derniers développements survenus sur la scène politique nationale. La question de l'heure, à savoir les élections législatives du 17 mai prochain, a été au centre des débats avec la presse. Le boycott est, selon le conférencier, «une position politique qui permet de fixer des repères politiques» car le FFS ne veut être «ni l'otage ni le complice du pouvoir». Par cette attitude, le plus vieux parti de l'opposition entend adresser un message fort à l'adresse des citoyens pour leur signifier que «la décantation doit se faire dans la société». Pour Karim Tabbou, «le FFS n'a rien inventé», seulement il a toujours gardé un regard sur la société et essaie de capter les sensations qui l'anime et en faire les ingrédients d'un projet politique et se fixer des objectifs à atteindre. «Au FFS, dit-il avec assurance et les convictions d'un jeune responsable politique plein de fougue et d'énergie, nous gardons une boussole politique qui n'est pas à brader car nous avons signé un contrat moral avec les citoyens.» Usant de termes durs et crus à l‘égard des animateurs de la scène politique actuelle à la veille de l'échéance électorale. Les observateurs, ajoute-t-il, ont certainement du constater que ces élections n'ont suscité aucune effervescence au sein de la population qui constate avec amertume aux «cooptations» des candidats dans les listes électorales des partis et de celles dites indépendantes. «Le pouvoir est, cette fois, allé très loin en désignant, de façon simple et clair les têtes de listes et des candidats» c'est de l'inimaginable, s'exclame-t-il. Pour lui, les Algériens n'iront pas voter et le FFS compte animer une large campagne de boycott active en adoptant une politique de proximité pour la sensibilisation des citoyens à travers des meetings, des conférences dans les villages et les quartiers des villes. Au passage, Karim Tabbou a tenu à dénoncer ce qu'il appelle «les pratiques ordurières suivies par certains pour bénéficier d'un poste au sein des institutions de l'Etat ou pour figurer sur telle ou telle liste électorale.» Interrogé sur les éventuelles forces politiques ou organisations du mouvement associatif qui seraient à l'écoute de la politique de boycott adoptée par le FFS pour les législatives de 2007, il aura cette réplique sèche qui témoigne un peu de la solitude de son parti au sujet de son positionnement sur l'échiquier national: «L'allié le plus important du FFS reste la population!» et dénonce, au passage, le comportement de «certains services administratifs à Alger-centre qui convoquent les citoyens pour leur demander des comptes au sujet du boycott des élections précédentes...ce qui a tout l'air d'être des pressions exercées sur les citoyens pour les inciter à voter». Enfin, signalons aux passage, que le conférencier a lu l'intégralité du message de Hocine Aït Ahmed adressé au, membres du conseil national dans lequel il annonce la nomination de l'ex-secrétaire national chargé de la communication au poste de premier secrétaire national et livre une analyse très exhaustive des derniers développements politiques survenus sur la scène nationale et internationale en affirmant à l'adresse de l'état- major du FFS que: «nous ne sommes ni otages, ni complices de la normalisation à l'algérienne» et de poser des interrogations sur le coeur du problème politique en Algérie, à savoir dit-il, «sommes-nous dans la configuration d'être l'instrument de l'alternative démocratique et sociale?» et d'énoncer les exigences de l'heure pour une Algérie stable: «Notre pays, écrit-il a besoin de stabilité. Notre société a besoin de démocratie. Notre système a besoin de crédibilité. Notre pouvoir a besoin de garde-fous et de contre-pouvoirs.» Enfin, le leader du FFS a annoncé la tenue du congrès du parti pour les 4, 5, 6 septembre prochain.