A l'occasion de la Journée internationale de la femme, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté une résolution exprimant sa préoccupation par « l'omniprésence de toutes les formes de violence contre les femmes et les jeunes filles dans les conflits armés, dont les meurtres, les mutilations, les violences sexuelles graves, les enlèvements et la traite ». Le conseil condamne ces pratiques avec la plus grande fermeté et demande à toutes les parties de prendre des mesures spécifiques pour protéger les femmes et les filles contre les actes de violence sexiste, en particulier le viol et les autres formes de violence sexuelle. La résolution met en garde aussi contre toutes les formes de violence survenant dans les situations de conflit armé. « Il faut mettre fin à l'impunité des actes de violence sexiste dans les situations de conflit armé », souligne la résolution rappelant que « tous les Etats ont l'obligation de mettre fin à l'impunité et de poursuivre en justice ceux qui sont accusés de génocide, de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre, y compris toutes les formes de violence sexiste et autres contre les femmes et les jeunes filles ». Le conseil a également demandé aux Etats membres de l'ONU d'accroître la représentation des femmes à des postes de responsabilité au sein de leurs institutions nationales, régionales ou internationales. Pour sa part, dans un message à l'occasion de la Journée des femmes, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a relevé que « le travail des femmes continue d'être sous-évalué, sous-payé ou pas payé du tout. Des plus de 100 millions d'enfants dans le monde qui ne sont pas scolarisés, la majorité sont des filles. Des quelque 800 millions d'adultes qui sont analphabètes, la majorité sont des femmes ». La directrice exécutive du Fonds des Nations unies pour la population, l'UNFPA, Mme Thoraya Ahmed Obaid, dénonce, quant à elle, « l'impunité répandue qui existe aujourd'hui ». Selon elle, l'UNFPA est résolu à agir avec ses partenaires pour combattre la discrimination et la violence à l'égard des femmes et des filles. L'UNFPA continuera, promit-elle, à agir au sein du système des Nations unies et avec les gouvernements et la société civile pour mettre en place des « plans d'action nationaux qui préviennent la violence à l'égard des femmes et y réagir. Nous continuerons à promouvoir les droits humains, notamment le droit à la santé sexuelle et procréative, l'autonomisation des femmes et l'égalité des sexes ». De son côté, l'OMS tire la sonnette d'alarme et dénonce qu'une femme sur cinq est victime de violences sexuelles avant 15 ans. « Une femme sur cinq déclare avoir été abusée sexuellement avant l'âge de 15 ans, ce qui entraîne des conséquences néfastes pour leur santé au cours des années qui suivent », a souligné la directrice générale de l'OMS, Margaret Chan. « La violence exercée par le partenaire intime est la forme de violence la plus répandue dans la vie des femmes, bien plus que les agressions ou les viols commis par des étrangers ou des relations », a-t-elle ajouté, soulignant les conséquences de ces violences sur la santé. Selon elle, en 2006, 74% des personnes vivant avec le virus du sida en Afrique subsaharienne étaient des jeunes femmes. Amnesty International (AI) rappelle à l'occasion du 8 mars que les violences sexuelles sont une des plus graves et plus nombreuses violations des droits humains. AI cite l'UNIFEM qui estime qu'une femme sur trois a été violée, battue, forcée à l'acte sexuel ou abusée au moins une fois dans sa vie. S'appuyant sur des statistiques de la Banque mondiale, AI souligne qu'une femme sur cinq est ou a été victime de violences physiques ou d'agression sexuelle. En Inde, la proportion s'élève à 40% et en Egypte à 35%. Selon des rapports officiels publiés aux Etats-Unis, 700 000 femmes sont violées chaque année. 14,8% de ces femmes ont moins de 17 ans, indique AI. En France, entre 50 000 et 90 000 femmes ont été violées, et de nombreuses victimes n'ont pas dénoncé leur viol. Le viol est considéré comme la plus courante des violences sexuelles. « Chaque année, environ 4 millions de femmes et de fillettes sont vendues pour le mariage, la prostitution ou l'esclavage. Les violences sexuelles se produisent dans la sphère privée, mais aussi dans la vie publique, à l'école, sur le lieu de travail ou de loisir. Cela se passe en temps de paix, mais aussi en temps de guerre », rappelle AI.