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“Consolider les droits des femmes, une nécessité face à la crise mondiale” La secrétaire d'état Hillary Clinton sur la journée internationale de la femme
L'ambassade des Etats-Unis à Alger nous a fait parvenir une contribution de la secrétaire d'Etat Hillary Clinton sur la Journée internationale de la femme. Nous reproduisons ici de larges extraits. Lors d'un voyage en Chine il y a onze ans, j'ai rencontré des militantes qui m'ont fait part de leurs efforts en vue d'améliorer la condition féminine dans ce pays. Elles m'ont présenté un tableau saisissant des difficultés auxquelles se heurtaient les femmes : la discrimination en matière d'emploi, l'insuffisance des soins médicaux, la violence au foyer, l'inadéquation de lois anciennes étaient autant d'obstacles posés sur la voie du progrès des femmes. J'ai retrouvé certaines de ces femmes il y a quelques semaines, à l'occasion de mon premier voyage en Asie en tant que secrétaire d'Etat. Cette fois, elles m'ont parlé des progrès réalisés au cours des dix dernières années… De fait, j'entends des récits semblables dans tous les continents, alors que les femmes s'efforcent de participer pleinement à la vie politique, économique et culturelle de leur pays. Le 8 mars, Journée internationale de la femme, est pour nous l'occasion de faire le point à la fois des progrès accomplis et des défis qu'il nous reste à relever, et de penser au rôle vital que les femmes devront jouer afin de contribuer à la solution des problèmes mondiaux complexes du XXIe siècle. Ces problèmes sont, en effet, bien trop graves et trop complexes pour se régler sans la pleine participation des femmes. Consolider les droits de la femme est plus qu'une obligation morale permanente, c'est une nécessité face à la crise économique mondiale, face à la propagation du terrorisme et des armes nucléaires, face aux conflits régionaux qui mettent en danger les familles et les collectivités, face aux changements climatiques et aux dangers qu'ils font peser sur la santé et sur la sécurité du monde (…). De tels défis exigent le plein déploiement de toutes nos capacités. Nous ne les relèverons pas par des demi-mesures. Or, trop souvent, sur ces questions et tant d'autres, la moitié de l'humanité est laissée pour compte. Aujourd'hui, on voit plus de femmes chefs de gouvernement, d'entreprise et d'organisation non gouvernementale que ce n'était le cas lors des générations précédentes. Cette bonne nouvelle a toutefois son revers. Les femmes constituent toujours la majorité des pauvres, des sous-alimentés et des non-scolarisés du monde. Elles subissent toujours les affres du viol en tant que tactique de guerre et sont exploitées par des trafiquants dans le cadre d'une traite criminelle et planétaire d'un milliard de dollars. Dans un trop grand nombre de lieux, on tolère encore aujourd'hui les “meurtres d'honneur”, les sévices, la mutilation génitale et d'autres pratiques violentes et dégradantes exercées sur les femmes (…) Le courage et la résolution de cette jeune fille doivent nous inciter tous, hommes et femmes, à ne jamais baisser les bras en vue d'assurer aux filles et aux femmes les droits et l'ouverture au progrès qu'elles méritent. Particulièrement en cette période de crise financière, nous devons garder en mémoire la conclusion que nous livre une somme grandissante de travaux de recherche : la promotion de la femme est un investissement à fort rendement, débouchant sur une économie plus solide, une société civile plus florissante, des collectivités en meilleure santé et une paix et une stabilité accrues (…) Même dans les pays développés, la pleine émancipation économique de la femme est loin d'être une réalité. Les salaires des femmes sont encore bien inférieurs à ceux des hommes pour un emploi donné (…) Il faut donc accorder aux femmes la possibilité d'avoir un travail convenablement rémunéré, d'obtenir du crédit et de lancer une entreprise. Elles méritent de se faire traiter à l'égal des hommes dans la sphère politique, d'avoir un accès égal au bulletin de vote, de pouvoir adresser des pétitions au gouvernement et de briguer un poste électif (…) Alors que je sillonnerai le globe dans l'exercice de ma nouvelle fonction, je tiendrai compte des propos des femmes que j'ai déjà rencontrées dans tous les continents, des femmes qui s'acharnent à transformer le code civil de manière à pouvoir posséder des biens, jouir de certains droits dans le cadre du mariage, s'instruire, être le gagne-pain de leur famille et même — qui sait ? — devenir des agents de maintien de la paix. Je m'emploierai sans relâche, de concert avec mes homologues d'autres pays aussi bien qu'avec des organisations non gouvernementales, des entreprises et des particuliers, à faire pression en faveur de cette cause. La réalisation de toutes les potentialités et de toutes les promesses des femmes et des filles n'est pas qu'une affaire de justice. Il y va aussi de la paix, du progrès et de la prospérité du monde pour les générations à venir. H. C.