La violence à l'égard des femmes sous toutes ses formes se développe de façon spectaculaire à travers le monde. Elles sont généralement les plus exposées aux agressions surtout dans les conflits armés. Des dispositions juridiques internationales prévoient pourtant une protection de la femme à l'instar de la Convention sur l'élimination de toute discrimination à l'égard des femmes adoptée en 1979 par l'Assemblée générale des Nations unies, hélas les hommes en ont décidé autrement ! La violence dans le cadre domestique est généralement la plus répandue, et elle est perpétrée par des individus de sexe masculin qui ont un rôle de confiance, d'intimité et de pouvoir. Toutes les études faites à travers le monde sur la violence à l'égard des femmes ont montré que les maris, frères, beaux-pères, oncles, fils ou autres proches sont les auteurs de ces comportements violents, mais les statistiques restent encore exhaustives. Il est clair que les violences physiques sont généralement suivies de violences psychologiques surtout dans de nombreux cas d'agressions sexuelles. Ces violences à l'égard des femmes sont, selon les spécialistes, dues à de multiples facteurs. D'aucuns estiment que plusieurs facteurs sociaux et culturels institutionnalisés, complexes et entremêlés ont maintenu les femmes dans une condition où elles sont particulièrement vulnérables à la violence dirigée contre elles et tous ces facteurs expriment les rapports de force historiquement inégaux entre hommes et femmes. C'est ainsi, à l'occasion de la cinquième journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, que le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, a publié un message dans lequel il interpelle tous les Etats à s'engager davantage pour protéger les femmes et « bannir la violence dont elles sont victimes et bâtir un monde dans lequel elles puissent exercer leurs droits et libertés sur un pied d'égalité avec les hommes ». Le message diffusé à travers un communiqué de presse par le centre d'information des Nations unies à Alger met l'accent sur la gravité de ces violences contre les femmes et leurs conséquences sur leur santé. « La violence fondée sur le sexe est particulièrement répandue dans les situations de conflits armés, qui exposent les femmes et les filles au viol et autres formes de violence sexuelle, ainsi qu'à la traite.(...) Comme si la violence à l'égard des femmes n'était pas assez grave en soi, elle a, en outre, une dimension mortelle liée au risque de contraction du VIH. La violence sexuelle rend les femmes plus vulnérables au virus », souligne Kofi Annan. Pour le secrétaire général des Nations unies, un pas important a été fait dans la lutte contre l'impunité dont jouissent les auteurs de tels crimes quand la chambre de première instance du Tribunal spécial pour la Sierra Leone a accepté d'ajouter un chef d'accusation supplémentaire, celui du mariage forcé, aux actes d'accusation établis contre six défendeurs. « Pour la première fois, le mariage forcé va être poursuivi en tant que crime contre l'humanité », s'est-il félicité. Il note que le Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes, l'organe qui surveille l'application de la Convention sur l'élimination de toute forme de discrimination à l'égard des femmes, poursuit ses efforts déterminés à amener la communauté internationale à faire de ce problème une de ses grandes priorités. Comme il est reconnu aujourd'hui aux femmes le droit de pétition qui « pourrait devenir un instrument très efficace de lutte contre la violence fondée sur le sexe et d'autres violations des droits des femmes », a-t-il ajouté.