Les quotidiens El Watan et El Khabar ont inauguré jeudi dernier leur nouvelle imprimerie construite à Aïn Naâdja (Alger) par leur filiale Algérie Diffusion et Impression de presse (ALDP). La cérémonie à laquelle ont été conviés des professionnels de la presse a été l'occasion pour ceux-ci de parler d'« un acquis pour la corporation ». Le directeur d'El Watan, Omar Belhouchet, dira que le projet d'acquisition d'une deuxième rotative était inscrit depuis longtemps. « Avec ses deux sorties, cette imprimerie permettra de doubler la capacité de production. La machine, de marque MAN, permettra une maîtrise certaine de la chaîne de production, de l'édition jusqu'à la distribution du journal dont plusieurs pages seront en couleur », soutient-il. Ali Djerri, directeur d'El Khabar, assure, pour sa part, que « cette usine dont les travaux ont commencé en avril 2006 est un acquis pour la presse et une avancée indéniable qui permettra de consolider la place des deux quotidiens. Lorsque l'on sait que dans le passé il fallait passer par le Conseil des ministres pour mettre sur pied un tel projet, on ne peut qu'être fier aujourd'hui devant une telle réalisation », assure M. Djerri. M. Guissem du quotidien El Watan dira aussi sa satisfaction de voir le champ médiatique national « se doter d'un tel matériel, d'autant plus qu'il en a tant besoin ». Selon lui, cette réalisation, en plus de concrétiser le souhait de la corporation, enrichira le paysage médiatique et renforcera, à coup sûr, la liberté d'expression. Lui emboîtant le pas mais en s'installant cette fois du côté des lecteurs, Ali Bahmane fera remarquer qu'« un journal bien imprimé et tout en couleur ne peut que susciter davantage l'intérêt du lecteur ». Forçant le trait, l'éditorialiste d'El Watan soutient que ce lecteur « se sent respecté, car il n'y a rien de désolant qu'un journal en noir et blanc mal imprimé et forcément sale. C'est un gage d'indépendance et le lecteur trouve son compte, car il se voit offrir un contenu éditorial libre de toute contrainte ». La posture pédagogue, M. Agoune, observateur des médias, dira que cette imprimerie « est un bon exemple qui ne manquera pas d'inciter les autres à s'en doter ». « Les coûts de production seront moindres et la qualité meilleure. Ce projet permettra aussi de développer le marché de l'édition. Les autres journaux sont obligés de s'y conformer, sinon les publicitaires, appréciant la qualité des pages, les sanctionneront à coup sûr. Des organes publics comme El Moudjahid pourtant privilégiés par l'Anep ont quitté la Simpral pour toutes ces raisons. » Cette expérience fera-t-elle des émules ? Assurément. Ali Ouafek, directeur du journal Liberté, y souscrit. Il assure que le projet d'acquérir une rotative par son journal est en voie, mais se refusera d'avancer une date, encore moins d'indiquer la marque qui l'équipera. Pour lui, pareille réalisation donne un second souffle à la corporation. Même ton chez Hanachi Habet, dont l'hebdomadaire « people » El Mohaqiq est tiré par les rotatives d'ALDP. Il se dit satisfait par la qualité du produit. Ayant rencontré, de son côté, des démêlés avec les décideurs, H'mida Layachi, directeur d'El Djazaïr news, trouve que le partenariat entre les deux journaux privés ne peut que renforcer la liberté d'expression. « C'est un moment historique », lance-t-il. Mourad Hachid du bureau d'El Watan de Tizi Ouzou indique qu'avec cette réalisation la qualité sera mise en évidence. « Cela va donner du souffle et rassurera, soutient-il, sur l'avenir de la presse. Avec cette rotative, on va aller vers un grand journal de qualité et de standard international. »