La prolifique créativité de la femme ainsi que sa sensibilité artistique ont été mises en exergue lors d'une exposition organisée jeudi soir au complexe Riadh El Feth à Alger par le ministère de la Culture, sous le thème « Femmes en création » dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de la femme. Cette imposante exposition de peinture a été inaugurée par la ministre de la Culture Mme Khalida Toumi et par des esthètes de l'art pictural. Les présents ont mesuré le talent des artisanes et artistes, issues de plusieurs wilayas. Ainsi, ont été présentés des tableaux, des costumes, des articles réalisés en diverses matières (verre, terre, métaux, bois) et des objets exhumés du patrimoine national. Connue dans le domaine artistique, la plasticienne Zahia Dahane a présenté une centaine d'œuvres, dont des aquarelles sur le thème du cérémonial du hammam (bain traditionnel), des céramiques, des terres cuites et des sculptures de tendance moderne mais toujours inspirées de la culture algérienne. Elle a expliqué devant l'assistance nombreuse, qu'à travers son travail « elle essaie de donner une force et du mouvement à ses œuvres ». Rappelons au passage que l'artiste a participé à la décoration de la ville de Annaba. Par ailleurs, l'association Les amis de Cherchell, a participé à cette exposition avec une collection de broderies du terroir de différents genres dont che'bika et f'toul. Selon un des participants, l'objectif de l'association est de préserver le patrimoine local et ressusciter les anciennes traditions disparues. Abondant dans le même sens, L'Association des amis du Musée national de Cirta de Constantine a participé à cet évènement avec plusieurs volets montrant, entre autres, la distillation de l'eau de rose et de jasmin, le cérémonial du hammam, le costume traditionnel, le bijou, l'art culinaire, la peinture et le dessin et les incontournables contes et proverbes. Le domaine de la couture n'est pas en reste, puisque la styliste Hanifa Farah — connue pour avoir habillé les Miss France en tenues traditionnelles lors de l'Année culturelle algérienne en France en 2003 — a donné une riche vision de l'habit traditionnel féminin de la ville de Annaba et ce, à travers l'exhibition d'une collection de gandouras en soie, satin, velours et taffetas brodées de fetla, de paillettes ou encore de pierres. A la fois tisseuse et couturière, Nadjia Saouli a dévoilé des châles, des vestes et des robes en laine finement travaillés de broderies spécifiques de la région de Touggourt. « A travers mes travaux, dit-elle, je contribue à la préservation du patrimoine local. » La décoration florale a été représentée par Assia Zilali. Cette dernière a puisé dans son imaginaire pour donner forme à plusieurs sujets. Mieux encore, elle a réalisé des peintures sur soie montrant des motifs de tapisserie berbère, aidés en cela par des couleurs vives et chaudes à la fois. Maître verrier, Djedjigua Belaïdi Hakem était présente à cette manifestation avec un ensemble de productions, réalisées grâce aux techniques fusion de verre et vitrail. Selon elle, « c'est, à chaque fois, une nouvelle création. » Il est à noter, par ailleurs, que cette exposition se poursuivra jusqu'au 15 mars à l'office Riadh El Feth.