L'Algérie est de nouveau sollicitée pour intégrer l'Organisation internationale de la francophonie (OIF). Le vœu a été exprimé, hier à Alger, par le représentant du Premier ministre canadien pour la Francophonie, Ferry de Kerchhove, qui a été reçu par le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères, Mohamed Bedjaoui. Dans une déclaration à la presse, M. De Kerchhove a indiqué avoir abordé avec le ministre le dossier de la francophonie. « Je suis venu parler avec M. Bedjaoui de la francophonie et de l'espoir qu'un jour l'Algérie en devienne un membre à part entière », a déclaré M. De Kerchhove, rappelant que « c'est à elle de se prononcer et de décider ». L'Algérie, un des plus grands pays francophones, était restée à l'écart de l'OIF depuis l'indépendance, en 1962, sous prétexte que ce groupement véhicule des relents idéologiques. Une thèse qui a perdu de sa rigueur depuis la participation du président Bouteflika au sommet de Beyrouth en 2002 puis à celui de Ouagadougou en 2004. Beaucoup d'observateurs ont interprété la présence de Bouteflika à ces deux sommets comme annonciatrice d'une imminente adhésion de l'Algérie à l'OIF. Cependant, il semble que l'hésitation de l'Algérie demeure de mise en dépit des déclarations de bonnes intentions des officiels. L'Algérie, considérée comme l'un des plus grands pays francophones, reste l'otage d'une vision passéiste, présentant l'ensemble francophone sous un aspect néocolonialiste. L'intégration de l'Algérie à l'espace francophone reste tributaire de la volonté politique des décideurs qui devraient privilégier plus les avantages que les inconvénients de cette adhésion.