Le 10e sommet de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) se tiendra les 26 et 27 novembre prochain dans la capitale du Burkina Faso. Il aura pour thème : « Espace solidaire pour un développement durable », en hommage au continent africain. L'Algérie, qui a participé pour la première fois de son histoire au sommet de Beyrouth tenu en octobre 2002, est actuellement très sollicitée pour être représentée à Ouagadougou. Selon des sources bien informées, notre chef de la diplomatie, Abdelaziz Belkhadem, qui prend part depuis hier à Paris à la 11e session ministérielle du Forum méditerranéen, sera approché par des responsables français à ce sujet. Lui qui avait déclaré que « l'Algérie n'a pas encore décidé de rejoindre l'OIF » lorsqu'il reçut, le 8 septembre dernier, Jacques Saâda, ministre de l'Agence de développement économique du Canada pour les régions du Québec et ministre responsable de la Francophonie. Celui-ci était alors porteur d'un message au président Bouteflika invitant l'Algérie à « participer pleinement » à ce sommet, alors que notre pays « n'a pas encore décidé de modifier son statut d'invité pour devenir membre » de l'OIF, avait affirmé Belkhadem. Or, Saâda avait jugé à l'époque que « les conditions sont désormais réunies » pour que « l'Algérie joue un rôle-clé dans la francophonie ». Pour les autorités algériennes, il s'agit, pour l'instant, d'explorer « les possibilités qu'offrent les institutions de ceux qui ont le français en partage » dans des domaines tels que l'éducation, l'enseignement supérieur, la culture ou les collectivités locales. Le responsable canadien, avant de rejoindre Alger, avait passé deux jours en France où il s'était particulièrement entretenu avec Xavier Darcos, ministre français de la Coopération, du Développement et de la Francophonie. Un mois après, M. Darcos débarquera à Alger, soit les 12 et 13 octobre derniers, pour officialiser l'installation du Haut Conseil franco-algérien universitaire et de recherche ainsi que du conseil d'administration de l'Ecole supérieure algérienne des affaires. Peut-on avancer que c'est là un geste de bonne volonté de la part de Paris pour inciter Alger à assister au 10e sommet de Ouagadougou ? Tout porte à le croire, d'autant que les deux capitales se préparent à signer, en 2005, un traité d'amitié « porteur de grands espoirs » pour les pays. A rappeler que, lundi dernier, le Premier ministre burkinabé, en séjour au Canada, s'est particulièrement entretenu avec les officiels de ce pays, les ambassadeurs africains accrédités au Canada et la presse francophone d'Ottawa au sujet des préparatifs de ce sommet.