Les commémorations qui se sont succédé depuis quelque temps, ayant trait à la révolution armée (1954-1962), entre autres la Journée du Chahid (18 février), et la commémoration de l'assassinat de Larbi Ben M'hidi (mars 1957), ont été l'occasion pour s'interroger sur le fait que le nom de Larbi Ben M'hidi ne figure nulle part dans cette wilaya, du moins dans les grandes villes. L'architecte de la Bataille d'Alger, l'auteur de la célèbre phrase : « Jetez la révolution dans la rue, le peuple la prendra en charge », n'a pas droit de cité dans cette wilaya sans que personne ne trouve à redire. Le nom de Larbi Ben M'hidi ne figure aucunement, ni dans les grandes artères, avenues des villes de cette wilaya, ni établissements scolaires, ni même dans une impasse. L'autre héros de la révolution algérienne, qui n'a pas droit de cité non plus dans cette wilaya, c'est Didouche Mourad, dont le nom n'évoque absolument rien. Dieu seul sait combien d'endroits, de places, d'avenues et même de quartiers ne portent aucun nom, mais n'empêche que ces deux héros semblent être bannis à jamais de cette wilaya. En tout cas, c'est le black-out autour de ces deux héros de la révolution. Est-ce un oubli ou du mépris ? Pour se justifier, on nous dira que des rues et écoles situées dans les dechras les plus reculées de la wilaya portent les noms de Ben M'hidi et de Didouche Mourad. Alors là, c'est du mépris tout simplement.