Cinquante trois ans, 3 mars 1957- 3 mars 2010, sont passés depuis l'assassinat du héros de la Révolution algérienne, Larbi Ben M'hidi, celui qui défia Bigeard et ses tortionnaires. Aïn M'lila, sa ville, et le douar Kouahi, qui a vu naître le martyr, se sont remémorés, en fin de semaine, le courage et la bravoure de Larbi Ben M'hidi, symbole du défi. La commémoration de ce 53e anniversaire de la tombée au champ d'honneur du martyr a été marquée par un sceau officiel avec la présence du ministre des Moudjahidine dans la wilaya d'Oum El-Bouaghi. Mettant en exergue les qualités patriotiques du martyr, Abbas Mohamed Cherif a qualifié l'assassinat de Ben M'hidi de complot horrible et fantoche, à tel point que ses tortionnaires ont reconnu la gravité des faits, mais cela ne compense pas le degré de héroïsme et de bravoure inégalables de Larbi Ben M'hidi. Auparavant, l'occasion a été marquée par la levée des couleurs et la lecture de la Fatiha au niveau de la stèle érigée à la mémoire du martyr. Le domicile de ce dernier a été visité par la délégation. Si la commémoration de cet anniversaire a permis aux citoyens de se rappeler du héros de la région, il n'en demeure pas moins que le cadre de vie de la dizaine de familles résidant au douar Kouahi demeure précaire. Loin de la cérémonie officielle, le décor est terne. À titre indicatif, lors de notre visite des lieux, on a découvert que le gardien de la stèle et de la maison du chahid, portant le même nom de Ben M'hidi et père de six enfants, touche un salaire mensuel de 3 000 DA. Le village vit dans une précarité sociale avancée : absence des conditions élémentaires de vie, problèmes liés à l'eau potable, absence d'une école primaire pour insuffisance du nombre d'élèves et même chose pour le transport scolaire des élèves du primaire et moyen qui se rendent quotidiennement à la bourgade voisine dépendant de la commune de Gourzy, dans la wilaya de Constantine. Une situation exacerbée par les risques d'accident qu'ils encourent en traversant la RN3, dans l'attente des moyens de transport de fortune. Pas même un terrain ou une aire de jeux pour les enfants dont les parents n'ont pas daigné quitter le douar symbole.