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Quand le devoir de mémoire est occulté
Commémoration à El Alia du 52e anniversaire de l'exécution de Larbi Ben M'hidi
Publié dans La Tribune le 05 - 03 - 2009


Photo : Riad
Par Samir Azzoug
52 ans sont passés depuis la lâche exécution d'un grand homme de la révolution algérienne par la France coloniale. Le nom de Mohamed Larbi Ben M'hidi ne peut être effacé ni par le temps ni par le mensonge. Sa vie comme sa mort ont été des coups de fouet portés aux ennemis de l'Algérie indépendante. Si son existence glorieuse a fortement contribué à déstabiliser le colonisateur et les partisans de l'«Algérie française», sa mort a révélé au monde les atrocités commises par l'armée de Bigeard et de Massu. Hier, au cimetière d'El Alia à Alger, les proches du martyr et quelques-uns de ses amis se sont recueillis sur sa tombe.
Une trentaine de personnes, tout au plus, étaient présentes à la cérémonie, dont sa sœur Drifa Ben M'Hidi et Yvette Maillot, la sœur d'Henri Maillot, ce déserteur de l'armée française qui, après avoir embrassé la cause du FLN, est tombé au champ d'honneur le 5 juin 1956 près d'Orléansville, aujourd'hui Chlef.
Ciel gris, des perles d'eau tombent sur le carré des martyrs. La tombe de Larbi est bien entourée. Ferhat Abbas à droite, Houari Boumediene à gauche et Rabah Bitat derrière. A quelques pas à peine, repose une autre grande personnalité de l'histoire algérienne : l'Emir Abdelkader. La commémoration est triste. Une gerbe de fleurs déposée et quelques prières dites. Les causes du chagrin sont multiples. La mémoire d'un homme noble, la perte d'un personnage clé de la révolution et surtout la négligence. «Comment peut-on oublier quelqu'un qui disait accepter d'avoir faim pour que le peuple se nourrisse, avoir froid pour que son peuple se vêtisse, et de sacrifier sa vie pour que l'Algérien soit libre», se désole Mme Drifa Ben M'hidi. Elle se remémore ses deux frères martyrs -Larbi et Tahar (mort les armes à la main un mois avant son aîné)- et le courage de sa mère. «Après l'indépendance, on est venus demander à ma mère ce dont elle avait besoin en lui assurant que toutes ses exigences allaient êtres exhaussées. Elle répondit : j'ai donné mes deux yeux à l'Algérie, je n'ai qu'une requête à vous faire. Prenez soin de l'Algérie», témoigne la sœur des martyrs. Larbi Ben M'hidi n'est pas qu'un nom d'artère dans la capitale algérienne libre ou une épitaphe ornant une pancarte surplombant le portail d'un établissement scolaire. «Mohamed Larbi Ben M'hidi faisait partie du groupe des six puis des vingt-deux, les têtes pensantes de la révolution», témoigne un ancien moudjahid. Le passé glorieux de Larbi Ben M'hidi fait l'unanimité. Né près de Aïn M'lila en 1923, il était successivement membre du PPA puis du MTLD et de l'OS. En avril 1954, il fut l'un des neuf fondateurs du CRUA qui donnera naissance plus tard au FLN. Chef de la Wilaya 5, il cède le commandement de l'Oranie à Abdelhafid Boussouf pour faire partie du Conseil national de la révolution algérienne. Larbi participa au premier attentat perpétré à Alger et faisait partie des éléments actifs dans l'organisation du Congrès de la Soummam. Il était incontestablement l'un des piliers de la révolution. Il était le chef du FLN algérois. Arrêté par inadvertance par les parachutistes français le 23 février 1957, Larbi subjugue ses tortionnaires par son éloquence, sa détermination et son courage. Le général Bigeard ira jusqu'à imposer à ses soldats de lui présenter les armes. «Donnez-moi dix hommes comme Larbi Ben M'hidi je conquerrais le monde», disait Bigeard. La nuit du 3 au 4 mars 1957, un groupe de soldats sous la coupe du tortionnaire Aussares, emmène Larbi dans une camionnette. Loin, dans un ferme isolée. Ils ont décidé de le tuer sur ordre de la hiérarchie. Ils le pendent, s'y reprennent à deux fois, maquillent le crime en suicide. Mais l'histoire ne peut être cachée éternellement. Ce n'est qu'une question de temps. Depuis 2001, les bourreaux ont parlé et la vérité a été mise à nu. Larbi ne s'est pas suicidé, il a été assassiné.
Sa mort laisse des traces. Ses mots aussi. «Jetez la révolution dans la rue et elle sera prise en charge par le peuple», disait-il.
52 ans après sa mort, une trentaine de personnes seulement sont recueillies sur sa tombe. Aucun officiel, aucun visage médiatique, pas même un représentant du ministère des Moudjahidine. Seul Nourreddine Benbraham, commandant des SMA, a fait une apparition timide. Sans ses scouts, alors que Larbi est un enfant des SMA. Grave omission et triste amnésie. Il ne faut jamais oublier que l'Algérie d'aujourd'hui s'est bâtie sur le sang des hommes de la trempe des Ben M'hidi, et ils ne sont pas nombreux. Loin des formules toutes faites, et des commémorations folkloriques organisées dans les grandes salles des hôtels, une simple prière sur une tombe est le minimum de reconnaissance pour le sacrifice de ses hommes.
Que Dieu t'accueille en Son vaste paradis, Ben M'hidi. Tu as été un héro, un exemple à suivre et un modèle. L'Algérie te doit la liberté comme à tes semblables et le peuple te sera à toujours reconnaissant.


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