L'information avait été longtemps dissimulée pour diverses raisons. Cette affaire a été traitée au tribunal de Cherchell vers la fin de l'année 2006. Une condamnation à une amende de 20 000 DA (deux millions de centimes) avait été infligée à cette ancienne biscuiterie qui appartenait à l'ERIAD, mais bradée par la suite, selon les membres du comité de participation et la coordination syndicale, au profit d'un Turc, le nommé Ozmeric Ahmet Fatih et Flash Algérie. Selon le document officiel transmis au département ministériel de Hachemi Djaâboub, le montant de la marchandise saisie pour défaut de facturation s'élève à un peu plus de 93 millions de dinars, tandis qu'une autre saisie de marchandise d'une valeur de plus de 43 000 DA avait eu lieu durant la même année. Mais ce qui saute aux yeux dès la première lecture de ce document, c'est incontestablement la saisie de 47 478,6 kg (plus de 47 t) de chocolat et de 54 000 pièces en chocolat périmés. Ce stock avait été contrôlé par les fonctionnaires de la direction du commerce au sein même de l'unité privée de fabrication des biscuits de Oued Bellah. Le plus surprenant, c'est que ce scandale avait été soigneusement enveloppé de silence. Officiellement, la direction du commerce ne voulait pas divulguer l'information, en dépit de son importance, vraisemblablement par crainte des représailles. Pourtant, cette affaire concerne en premier lieu le consommateur. Les éléments de l'administration du commerce, qui s'étaient rendus dans cette usine de production de biscuits et de confiseries de Oued Bellah (wilaya de Tipaza) au mois de juillet 2006, avaient relevé une série d'infractions sur les lieux, en l'occurrence le défaut d'étiquetage, la présence de produits anonymes, le défaut de mentions obligatoires, la détention des produits périmés. La traçabilité du produit ne semble pas être à l'ordre du jour, selon les infractions mentionnées par les contrôleurs de la direction du commerce de la wilaya de Tipaza. Mais le plus grave, c'est l'inexplicable absence d'évaluation financière sur les documents officiels, relative à toutes ces tonnes de chocolat périmé saisies dans cette usine de fabrication de biscuits. Les fonctionnaires de l'administration du commerce avaient-ils été instruits de ne pas mentionner sur leur bilan de fin d'année la valeur de ces dizaines de tonnes de chocolat périmé, qu'ils avaient pourtant saisies ? Les travailleurs de La nouvelle biscuiterie de Cherchell, sa nouvelle appellation, continuent de se débattre dans de multiples problèmes. Ils ignorent le sort qui leur est réservé. Certains travailleurs qui se sont rendus à notre bureau, documents à l'appui, affirment que les promesses mentionnées sur les PV n'ont pas été tenues. Les actionnaires de cette usine sont le Turc qui détient 42 000 actions sur un total de 48 000, les travailleurs sont propriétaires de 4 800 actions et Flash Algérie est titulaire du reste des actions. Le coût de l'action est évalué à 10 000 DA.