Les membres de la section syndicale de la biscuiterie Ulker alertent les hautes autorités du pays sur le risque de licenciement de 400 travailleurs de cet « ex-joyau de l'industrie agroalimentaire » nationale qui relevait de l'Eriad Alger, avant sa privatisation au mois de février 2005. Lors de la cérémonie officielle, organisée à l'hôtel Mercure, à l'occasion du rachat de la biscuiterie d'Oued Bellah par le groupe Flash, le secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd déclarait : « Je pense que nous n'avons pas le choix. Nous sommes pour une privatisation créatrice d'emplois et de richesses, mais jamais pour une privatisation de bradage. Les principes essentiels doivent être respectés dans toute action de privatisation des entreprises publiques, qui doivent se résumer en la préservation et la création d'emplois dans les entités privatisées. » Lors de la signature de l'accord d'achat de la biscuiterie de l'ex-Eriad d'Oued Bellah, le document stipulait la réalisation d'un investissement croissant dans l'activité du complexe, le maintien de l'intégralité des effectifs employés et d'un nouveau recrutement. C'est justement ce que dénonce aujourd'hui la section syndicale de la biscuiterie Ulker, qui désapprouve le discours officiel dans son envoi du 25 mai 2009. Les syndicalistes de la biscuiterie Ulker de Oued Bellah s'étalent, dans un document adressé à MM. Ouyahia et Temmar, respectivement Premier ministre et ministre de l'Industrie et de la Promotion de l'investissement, sur l'état des équipements de production vétustes, la mauvaise qualité des produits fabriqués dans cette biscuiterie, l'absence de l'investissement, la vente des machines à la tonne aux marchands de métaux ferreux, la fuite de l'argent vers l'étranger. Les responsables de la biscuiterie Ulker avaient tenu une réunion avec les syndicalistes pour calmer les esprits d'une part et d'autre part, pour éviter que la situation qui règne au sein de l'usine ne s'ébruite, « car les fournisseurs de la biscuiterie risquent de rompre les approvisionnements, d'autant plus que les difficultés financières de la biscuiterie compliquent la situation », avaient-ils confié aux syndicalistes. Ces derniers craignent la disparition complète de la biscuiterie dans les semaines à venir. Les travailleurs et le syndicat de cette biscuiterie qui fonctionne à l'abri de tout contrôle, exhortent les hautes autorités du pays à engager une enquête sur la déliquescence dans laquelle est tombée la biscuiterie, tout en mettant l'accent sur la manière avec laquelle cette usine de biscuits et de confiseries avait été cédée. La cession du patrimoine de la biscuiterie de l‘ex-Eriad au profit des opérateurs privés avait suscité des remous chez les travailleurs, On se souvient déjà que cette biscuiterie a été condamnée par le tribunal de Cherchell à payer une amende de 20 000 DA (deux millions de centimes), à la suite de la découverte par les inspecteurs de la direction du commerce de la wilaya de Tipasa d'une quantité de 47 tonnes de chocolat périmé dans ses stocks. L'appel des travailleurs de la biscuiterie sera-t-il cette fois-ci entendu avant qu'ils ne soient tous mis « dehors ».