1- Les hôpitaux de rééducation fonctionnelle dépendant du ministère de la Santé Au nombre de trois pour tout le pays, ils manquent cruellement de moyens. Prenant en charge pour la plupart des blessés médullaires et autres traumatismes graves, ils n'arrivent plus à répondre à la demande, devenue très importante avec la réduction des transferts pour soins à l'étranger. Le constat est terrible. Les témoignages accablants : on meurt d'une escarre surinfectée à 24 ans malgré la présence d'un parent qui veille jour et nuit auprès de lui (car le nursing n'est pas assuré par le personnel paramédical). Sachant que la réadaptation fonctionnelle a toujours été le parent pauvre de toute politique de santé de notre pays, beaucoup de paraplégiques traîneront des séquelles graves hypothéquant à vingt ans à peine tout projet futur d'insertion déjà aléatoire (lithiase vésicale, escarres, blocage des articulations…). 2- Les centres médico-pédagogiques A- Pour les enfants non voyants et pour les enfants sourds et muets, ce sont des écoles assez nombreuses qui couvrent la demande, mais souffrent cruellement de matériel didactique. Cependant, le 2e et le 3e paliers ne sont pas assurés. B- Les centres médico-pédagogiques prennent essentiellement en charge les enfants inadaptés mentaux. Gérés par le ministère du Travail et de la Protection sociale, ils n'obéissent pas à un programme précis et beaucoup font surtout du gardiennage et de l'occupation. C- Certains centres gérés par des associations de parents d'enfants inadaptés mentaux fonctionnent mieux du fait de l'implication des parents dans leur gestion. Malheureusement, l'insertion sociale de ces enfants n'est pas le prolongement de leur action. Les adolescents inadaptés mentaux se retrouvent alors livrés à eux-mêmes, dépossédés de la protection que leur offraient ces centres. D- Les enfants handicapés moteurs lourds ont perdu les deux centres médico-pédagogiques (dont l'un est un don de la Caritas) qui leur étaient initialement destinés : El Harrach et Oran. Détournés de leur vocation première, ils se retrouvent actuellement transformés en « cliniques » par la Cnas (Caisse nationale de sécurité sociale). Certains enfants ayant connu l'école au milieu de camarades valides ont dû l'abandonner du fait de l'aggravation de leur handicap (comme les enfants myopathes) et se retrouvent aujourd'hui cloîtrés chez eux intériorisant à longueur de journée la souffrance et les difficultés des autres membres de la famille. Beaucoup perdent goût à la vie et se laissent mourir, délivrant ainsi leurs proches d'un fardeau trop lourd à porter. 3- Foyers pour personnes âgées et handicapées Il existe aussi des « foyers pour personnes âgées et handicapées » qui n'ont de foyer que le nom et qui sont surtout des asiles où vivent dans une promiscuité dangereuse des personnes âgées démunies, des malades mentaux, des handicapés moteurs et même quelquefois des mères célibataires ! Ils représentent en fait de vrais cauchemars pour leurs pensionnaires qui y meurent de froid ou de faim, loin de la tutelle, le ministère du Travail et de la Sécurité sociale qui n'a jamais voulu y faire la moindre incursion d'inspection.