Plusieurs listes de candidats à la députation représentant chacune un courant se réclamant « légal » et « légitime » ont été adressées à l'organe de décision central du FLN. Parmi les noms cités par notre source figurent l'actuel ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Rachid Harraoubia, le secrétaire général du ministère du Travail et de la Sécurité sociale, Ali Louhaïdia, et un membre du comité exécutif, en l'occurrence Abdelmadjid Azzedine sollicité comme candidat consensuel à cause du climat de discorde qui règne au sein du parti depuis plus d'une année. Appuyé par un membre du bureau politique, l'actuel député M. S. Bouguettaya brigue un quatrième mandat à Souk Ahras. Le MSP a, quant à lui, opté pour la reconduction de S. Latifi. La conférence de presse animée lundi dernier par les membres de la commission de candidatures a été une occasion pour rendre publique la liste définitive sur laquelle figure également le nom du P/APC de M'daourouch et celui du président du bureau de wilaya du parti. S'agissant d'éventuelles alliances avec d'autres formations, les animateurs du débat ont laissé comprendre que les dissensions qui minent actuellement les autres partis jouent en faveur du MSP où « les luttes intestines sont inexistantes », ont-ils tenu à affirmer avant de citer en exemple leur succès aux sénatoriales grâce à une coalition MSP- FLN- El Islah. Dissensions au sein des partis L'annonce des élections législatives n'a pas été sans conséquences pour les partis politiques à Souk Ahras caractérisés depuis peu par les luttes intestines et des clivages longtemps contenus grâce à des cohésions de façade. Alors que le feuilleton du renouvellement des structures locales du FLN demeure sans épilogue avec en sus une bipolarité devant laquelle le bureau politique du parti est encore impuissant, des militants du RND dénoncent « l'ostracisme et les manœuvres électoralistes ». Dans une pétition adressée à leur secrétaire général, Ahmed Ouyahia, ces derniers fustigent le premier responsable du parti à l'échelle de la wilaya et lui reprochent des « pratiques contraires aux principes fondamentaux du rassemblement, en dégringolade depuis 2002 ». Contactée par nos soins, une source proche du bureau de wilaya a répliqué : « Nous considérons que les prochaines législatives ne sont pas une fin en soi mais un point de départ d'une action qui doit s'enclencher sans attendre, compte tenu de l'importance de l'événement par rapport à la nation. » Et d'ajouter : « Les règles démocratiques sont rigoureusement respectées au sein de notre formation. » La sensation dominante est que le RND traverse, à son tour, une zone de turbulences dictée par les ambitions collectives du mouvement associatif et des organisations de masse représentés en surnombre au sein du parti. Des dissensions sont également perceptibles au sein du Parti des travailleurs depuis l'installation de la structure wilayale, il y a deux semaines. Deux pôles s'accusent mutuellement de vouloir « briser l'élan d'un parti aux assises avérées » et quelques démissions ont été adressées à l'organe central du parti en signe de refus de certaines démarches. A El Islah, les représentants du courant « redresseurs » affichent sans réserve leur hostilité aux partisans de Djaballah et promettent une restructuration du parti. Ces derniers soutiennent mordicus l'authenticité de leur ligne de militantisme par rapport au temps de la clandestinité et aux premiers appels pour l'édification d'un Etat islamique. Tous parlent de l'indispensable occupation du terrain politique et social pour faire triompher cette échéance en associant des potentialités saines que recèle le pays. Propos rassurants et altruistes mais contredits par le foisonnement des candidats, les coups bas et les manœuvres, où l'on se permet injonctions, transfuges, népotisme, tribalisme et parfois troc et dividendes.