Des tractations et des médiations ont d'ores et déjà commencé dans les coulisses quant au choix de la nouvelle équipe gouvernementale. Effervescence au sein du gouvernement. L'annonce d'un remaniement ministériel a mis en ébullition les états-majors des partis. Les ministres sont en état d'alerte. Cette fois- ci, c'est officiel, il ne s'agit pas d'une simple rumeur. Le chef du gouvernement a lui-même déclaré, dimanche, que le remaniement aura lieu très prochainement, donnant pour ainsi dire le «la» aux tractations. Dans les coulisses, l'inquiétude est perceptible parmi les ministres. Les derniers moments s'annoncent décisifs. Qui sera ciblé? Combien de têtes vont sauter, se demandent des ministres qui ne semblent pas mener large. «Le départ du poste ministériel fait monter la tension à plus d'un», nous révèle une source proche des «cénacles» politiques. La même source indique que des manoeuvres politiques ont d'ores et déjà commencé. Des médiations sont en cours. Chaque ministre tente de préserver son poste. Le «remaniement» annoncé du gouvernement met chacun sur le qui-vive. Même si la liste officielle des partants n'est pas connue, des noms circulent, et nombreux sont les ministres qui s'estiment être dans l'oeil du cyclone. Parmi eux on citera les ministres des Transports, de la Santé, de la Culture, de la Justice et de l'Enseignement supérieur. Ces derniers ne restent pas les bras croisés. Afin de sauver leur peau, ils font leur possible pour rattraper le coup. Présence sur le terrain, multiplication des activités, les ministres ne lésinent sur rien pour complaire au(x) décideur(s). La même source fait état du cas d'un ministre figurant dans l'espace réservé au «dégraissage», qui a eu recours à l'entourage du président de la République pour conserver son strapontin. Les ministres ne sont pas les seuls tourmentés par ce remaniement. Les députés et d'autres personnalités, susceptibles de faire partie du prochain cabinet, s'agitent ici et là et déplacent beaucoup de vent pour se faire remarquer et pourquoi pas être appelés à faire partie du nouveau gouvernement. La bataille pour les «fauteuils» ministériels est très rude au sein du FLN. «Le secrétaire général du parti est dépassé par les sollicitations des uns et des autres», ajoute notre source. M.Belkhadem ne sait plus ou donner de la tête. La convoitise des postes ministériels fait courir plusieurs députés du parti majoritaire. Ces derniers veulent à tout prix décrocher un poste. Selon une autre source, la désignation d'une délégation de responsables pour une mission en Libye a provoqué un grand cafouillage. Plusieurs députés voulaient faire partie de la délégation qui s'est rendue, hier, à Tripoli afin de se mettre en plein dans l'actualité. La délégation du FLN est composée de Madani Bradei, Abdelkrim Abada et Saïd Bouhadja. Par ailleurs, les observateurs de la scène politique ne s'attendent pas à un grand changement. Ils prévoient un nouveau gouvernement qui serait sans doute, formé à l'image de l'ancien modèle, à partir des partis de l'Alliance présidentielle. En attendant l'annonce du lifting, beaucoup de bruits agitent les coulisses.