Du 13 au 15 mars, Annaba a vécu au rythme du 3e Congrès national des Associations de protection des consommateurs. Lors de cette rencontre, les participants, représentant plus d'une quarantaine de régions d'Algérie, ont abordé les questions relatives à différents aspects du commerce et de la consommation en Algérie. Durant trois jours, l'on a assisté à ce qui paraissait être une croisade ayant pour nom : pour une meilleure sécurité alimentaire. Luttant pour une application du dispositif législatif réglementaire et organisationnel de la protection des consommateurs en Algérie, les associations tentent de faire bouger les choses. En ont-elles les moyens humains, matériels et financiers ? Les trois congrès ont été totalement financés par le ministère du Commerce qui a déboursé de ses propres caisses, 10 millions de dinars/an pour leur venir en aide. L'on ne s'est donc pas étonné de voir les membres de l'Association pour la promotion et la protection de la santé du consommateur et l'association Nakassa pour la sécurité du consommateur et de l'environnement de Annaba présider à l'organisation de cet événement qui les concerne. La réalité est là. Plusieurs années après l'indépendance, la lutte des associations n'a toujours pas atteint la sphère économique et même les consommateurs. A Annaba, du 13 au 15 mars, les représentants de 42 d'entres elles, en activité dans différentes régions du pays, ont tenté de poser les premiers jalons d'un réseau à même de peser sur les décisions. Seuls ceux d'Oran pour la protection et de conseil des consommateurs s'étaient inscrits sur la liste des communications. Trois autres : Laghouat, Constantine et Tizi Ouzou sont intervenus en ateliers sur : « La protection des consommateurs, la sécurité et la salubrité des aliments », « Le mouvement consumériste : situation actuelle et perspectives », « Les éléments de réflexion en vue de l'instauration du code de la consommation ». Lors de ce congrès, qui devait être présidé par le ministre retenu par la visite du roi d'Espagne à Alger, tout avait été savamment encadré. Il n' y a pas eu de « fuites » de statistiques liées au nombre d'intoxications alimentaires, de décès et des causes. L'on n'a pas abordé la question du marché algérien transformé en grand dépotoir de la consommation et un des plus importants marchés d'écoulement des produits de contrefaçon dans le monde ces trois dernières années. Les intervenants, en majorité des fonctionnaires du ministère du Commerce, de la Santé et de l'Enseignement supérieur, ne sont pas allés chercher loin le sujet de leur communication. Du déjà entendu, du déjà vu sur le dispositif législatif, réglementaire et organisationnel de la protection des consommateurs en Algérie, de la qualité et la conformité des produits, de l'implication des acteurs dans la sécurité alimentaire… Leur nombre, les causes, les cas de décès… ont caractérisé les interventions. Cependant, deux communications ont été très intéressantes. La première de Nourredine Dekkar, hors programme, a traité d'un aspect très important de la sécurité alimentaire. L'auteur a poussé ses recherches pour souligner les préoccupations des consommateurs.« Les menaces pour la santé publique des maladies alimentaires se produisent aussi bien dans les pays développés que dans les pays en développement. Elles ont un impact plus important sur les enfants, les femmes enceintes, les malades et les personnes âgées. La diarrhée est le symptôme le plus commun des maladies alimentaires », a-t-il estimé. M. Dekkar a, par ailleurs, observé d'autres conséquences sérieuses, à savoir des atteintes rénales ou des troubles nerveux, des complications dans le syndrome de Guillain Barré, et des séquelles à long terme comme les arthrites. Dans sa communication, il a tenu à préciser que : « Des millions d'enfants meurent chaque année de diarrhées, et des centaines de millions d'autres souffrent d'épisodes diarrhéiques fréquents avec des effets débilitants sur leur développement physique et mental. ».