Dans cet entretien, le patron de GMS, importateur exclusif des véhicules particuliers, des véhicules utilitaires légers et des véhicules tout-terrain Mercedes Benz s'insurge contre les taxes douanières, concernant les véhicules dont la motorisation dépasse les 2L. Il les juge excessives, voire même exorbitantes. Présentez-nous GMS ? GMS est une entreprise familiale créée, en 1979, par deux frères. Nous étions des agents agréés de l'ex-Sonacome jusqu'en1986 et la signature du premier contrat avec le géant de l'automobile Mercedes Benz date de 1986. Nous sommes, depuis 1998, importateur exclusif des véhicules particuliers (VP), des véhicules utilitaires légers (VUL) et des véhicules tout-terrain (4x4) de Mercedes Benz à travers l'ensemble du territoire national. Pour le poids lourd de la marque Mercedes Benz, je voudrais préciser qu'il existe un autre représentant. Quelle lecture faites-vous de votre bilan commercial pour l'exercice 2006 ? Par rapport à d'autres marques, notre bilan 2006 est très positif. Il a enregistré un taux de croissance considérable par rapport aux années précédentes. Nous avons vendu 800 véhicules tous types confondus. Quelle est votre analyse du marché de l'automobile actuellement ? C'est un marché qui est très important puisqu'il est classé premier au Maghreb et second en Afrique après celui de l'Afrique du Sud. Il enregistre un taux de croissance extraordinaire. Mais il reste beaucoup de travail à faire. Pour le segment de Mercedes, je dirais que nous sommes sanctionnés par les taxes. Nous sommes, à mon avis, le pays le plus surtaxé au Maghreb. Quand la puissance du moteur en diesel dépasse les 2500 cm3 (CC), c'est-à-dire 2,5 l, nous payons 30% de droits de douanes, 17% de TVA et 30% de TIC. Et dès qu'un moteur essence dépasse les 2000 CC, c'est-à-dire 2 l, nous payons les mêmes taxes, soit 67% de droits de Douanes, ce qui est exorbitant. C'est le double du prix du véhicule. L'Etat chez nous prend plus que le constructeur lui-même, ce qui est incroyable et injuste. C'est mal réfléchi et cela sanctionne la Trésorerie de l'Etat. Je saisis cette occasion pour lancer un message à nos députés afin de revoir ces taxes. La disponibilité de la pièce de rechange est-elle suffisamment assurée pour votre clientèle ? La pièce de rechange est notre dada. Avant d'être concessionnaire automobile, nous avons été des « piéceares », c'est-à-dire spécialisés dans la pièce détachée. Je veux vous dire avec fierté que nous sommes le number one de la pièce de rechange made in Germany en Algérie tous types confondus. Nous assurons également la distribution en exclusivité pour une dizaine d'équipementiers, et ce, à travers l'ensemble du territoire national. Nous avons aussi des annexes dans les quatre coins du pays ainsi que des revendeurs agréés. Qu'en est-il du service après-vente ? Nous sommes dotés d'équipements de dernière technologie. Le transfert de technologie est assuré à 100% par notre maison mère que nous félicitons d'ailleurs. Que ce soit en Algérie, en Allemagne ou ailleurs, le SAV est le même. Nous avons également droit à des formations régulières que ce soit techniques ou commerciales. Nous avons droit à deux semaines de formation à l'étranger et à quatre semaines chez nous en Algérie avec des ingénieurs dépêchés d'Allemagne. Etes-vous pénalisé par la pièce de rechange contrefaite ? Evidemment. La pièce de rechange contrefaite pénalise tout professionnel. C'est de la malhonnêteté et elle met en danger la vie des automobilistes. Que pensez-vous de l'obligation du contrôle technique pour les véhicules neufs ? Le contrôle technique imposé aux véhicules qui ont cinq à six années de service, je dirais que c'est une bonne chose et que nous sommes en retard. Mais imposer le contrôle technique pour des véhicules neufs qui font déjà l'objet d'un contrôle strict et rigoureux par le constructeur, cela n'est pas correct. En ma qualité de représentant de la marque Mercedes Benz en Algérie, je me demande que peut faire de mieux un agent du contrôle technique qu'un ingénieur de chez Mercedes alors que ces véhicules sont équipés de la dernière technologie en matière de sécurité de motorisation, de suspension, etc. Et puis, les contrôleurs techniques de l'automobile ont-ils les moyens pour contrôler ce même véhicule ? Néanmoins, au-delà de 100 000 km ou après 5 à 6 ans de service, je pense que, vu l'état de nos routes, le contrôle technique est obligatoire. Quelles sont vos priorités pour 2007 ? Nous allons commercialiser, à la fin de cette année, l'ensemble des produits du groupe Daimler Chrysler, dont Dodge, Jeep et Chrysler. Les véhicules seront introduits en Algérie au 3e trimestre de l'année en cours. Nous allons cibler une autre clientèle et une autre couche sociale Allez-vous participer au Salon de l'automobile d'Alger ? Nous n'allons pas participer à cette manifestation pour la simple raison que nos produits ne seront pas prêts pour la fin de ce mois de mars. Mais GMS fera de son possible pour participer à la Foire internationale d'Alger au mois de juin prochain Un dernier mot ? Nous sommes en train d'investir énormément d'argent partout en Algérie. Un complexe intégrant un service après-vente, un dépôt sous douanes, une salle de formation située à Oran sera réceptionnée en 2008. C'est un investissement d'un montant de plus de trois millions d'euros sans compter l'assiette de terrain. Un autre complexe est en projet à Sétif. Nous attendons l'acquisition de l'assiette de terrain.