Presque un mois après la suspension de trois cadres de l'Agence foncière de la wilaya de Tiaret (AFWIT), dont le directeur, et la mise sur pied d'une commission d'enquête administrative par le wali de Tiaret, qui est par ailleurs le président du conseil d'administration de cet organisme de gestion du foncier, les choses semblent s'accélérer, du moins connaître un début de leur prolongement logique. C'est-à-dire la saisine des tribunaux concernant les dépassements réels ou supposés des cadres incriminés. Le communiqué balancé hier en début d'après-midi par la wilaya fait état de « la poursuite devant la justice de ceux ayant été à l'origine de la catastrophe ». Cela intervient, ajoute la même source, « en marge d'une réunion tenue avant-hier samedi au cours de laquelle fut prise à l'occasion la décision d'entreprendre de sitôt une opération d'assainissement du foncier urbain ». Un assainissement qui vise en premier lieu l'« établissement d'un inventaire de tout le foncier urbain sujet à réserves ». Le wali, qui avait « décidé l'annulation des ventes au gré à gré concernant des locaux commerciaux inclus dans les projets dits 75 et 88 logements LSP », a émis le vœu de voir ces biens mis aux « enchères publiques sans omettre la participation des détenteurs », car, argue-t-on dans le communiqué, il y a « opacité concernant leurs ventes ». Pour rappel, c'est à la lumière d'une visite du premier responsable de l'exécutif qui visitait l'agence que fut prise la décision de la pose de scellés autour du bureau du foncier et instruit illico presto une commission d'enquête composée d'inspecteurs de la wilaya, de représentants des domaines et ceux de la DUC pour tirer au clair certaines affaires litigieuses nées, entre autres, des plaintes émises par les clients de cette agence à destination du wali et même à l'intention des hautes autorités du pays. Un contrôle des registres de doléances et ceux du foncier a fait apparaître, dit-on dans le communiqué officiel, « l'anarchie faite autour de la gestion du foncier dans la wilaya, plus précisément dans certains lotissements, comme à Ettefah 1, 2 et 3 où plus de 400 lots de terrain auraient été cédés d'une manière illégale ». Le communiqué de la wilaya parle de « 150 cas de personnes ayant fait main basse sur le foncier dans la ville de Tiaret sans qu'il y ait de traces de dossiers et, pis encore, sans verser intégralement leurs dus au titre de cette cession opaque ». La même source, qui rappelle « le laxisme des gestionnaires vis-à-vis des contrevenants non poursuivis en justice » fait état de « graves dépassements dans la conduite de la formule LSP ».