Le procès des accusés dans l'affaire de l'agence foncière a été l'occasion mercredi dernier pour la défense dans sa plaidoirie, à l'image du bâtonnier Drif, d'interpeller le tribunal sur la non-convocation et l'audition de l'ex-wali de Tiaret, Brahim Mered, en sa qualité de président du conseil d'administration de l'agence foncière de wilaya. Tiaret. De notre correspondant Celui-ci, à en croire la défense, « avait abusé de son statut pour descendre en flammes les inculpés » et même les « médias avaient été mis à contribution », disait-on. Cela constituait aux yeux des avocats un manquement à l'éthique et un piétinement sur le cours de l'instruction. L'affaire, proprement parlé, pour laquelle ont été poursuivies pas moins de trente-deux personnes, dont le directeur général, des responsables d'agence et des cadres, accusées d'avoir mal géré le portefeuille foncier et de s'être adonnées à de la spéculation foncière ne semble pas avoir livré tous ses secrets en dépit des longues audiences destinées à démêler l'écheveau d'un scandale que certains tentent d'étouffer, du moins relativiser. Le représentant du ministère public a requis des peines sévères à l'encontre de 12 personnes, soit dix années de réclusion ferme à l'encontre du DG et de l'ex-DAF, sept années contre trois cadres, cinq années contre trois directeurs d'agence et une année ferme contre quatre employés. Pour rappel, le scandale du foncier a valu au directeur de l'agence foncière de wilaya et deux autres cadres de cette direction leur limogeage après une inspection inopinée du wali. L'affaire avait pris dès lors une autre tournure et a été aggravée par la colère des clients sidérés par la manière peu orthodoxe avec laquelle ont été gérés leurs dossiers et a fortiori le foncier urbain au chef-lieu de wilaya. La visite du premier responsable de l'exécutif qui visitait l'agence avait une première fois décidé de mettre sous scellés le bureau du foncier et instruit illico presto une commission d'enquête composée d'inspecteurs de la wilaya pour tirer au clair certaines affaires litigieuses nées, entre autres, des plaintes émises par les clients de cette agence à destination du wali. Ce dernier qui procédait à un contrôle jusqu'aux registres de doléances et ceux du foncier a constaté, dit-on dans un communiqué officiel, « l'anarchie faite autour de la gestion du foncier dans la wilaya, plus précisément dans certains lotissements comme à ETTEFAH 1, 2 et 3 où plus de 400 lots de terrain auraient été cédés d'une manière illégale ». Le communiqué de la wilaya parle de « 150 personnes qui ont fait main basse sur le foncier dans la ville de Tiaret sans qu'il y ait de traces de dossiers et sans verser intégralement leur dû au titre de cette cession opaque ». La même source qui rappelait « le laxisme des gestionnaires vis-à-vis des contrevenants non poursuivis en justice » fait état de « graves dépassements dans la conduite de la formule LSP ». Lors des confrontations entre responsables et clients dont ceux ayant souscrit au LSP, il est apparu certains dysfonctionnements sur fond de flop magistral induits trop souvent par des directives balancées au gré des humeurs et des conjonctures.