La gestion du foncier dans la wilaya de Tiaret, principalement au chef-lieu, a fait l'objet dernièrement d'un contrôle par l'inspection régionale des finances qui venait de dépêcher deux de ses cadres pour s'imprégner de la gestion passée et présente d'un dossier que d'aucuns estimaient brûlant. Dernièrement, à travers un communiqué, le wali de Tiaret, en sa qualité de président du conseil d'administration, avait qualifié la gestion de l'Agence foncière de wilaya de « satisfaisante », en dépit du dépeçage de l'espace urbain par une mafia sans foi ni loi. « Cette ère, a-t-on lu dans le communiqué, est révolue. » Est-ce là l'objectif de ces contrôleurs venus à Tiaret et repartis avec une somme de documents relatifs à un travail jugé auparavant chaotique, voire compromettant pour la gestion du portefeuille foncier dans une région concernée par un important programme de développement ? mafia du foncier Pour les besoins de ces projets dont certains sont structurants, le wali et ses administrés avaient récupéré certaines poches foncières non sans oppositions, à l'exemple de ce bras de fer wilaya/rectorat de l'université et celui, plus récent, entre élus de l'APC de Tiaret. Le maire de Tiaret avait parlé d'« une mafia du foncier qui faisait tout pour le déstabiliser. » Une donne qui a porté ses fruits puisque pas moins de 625 ha ont été ainsi récupérés. Beaucoup de dossiers seraient perdus dans les dédales sinueux d'une agence aujourd'hui restructurée. Certains actes n'ont pas été publiés à temps et leurs propriétaires ont eu le temps de profiter de cette « générosité » pour contourner certains dispositifs et s'octroyer des logements sociaux. Le contrôle s'avérait à tous les coups négatifs car les dossiers ne transitaient pas à temps par les domaines. La spéculation foncière a été un jeu d'enfants au même titre que certaines cessions pourtant interdites et qui ont coûté son poste à l'ex directeur intérimaire. L'exemple de certains lotissements qui ont vu leur espace vert réservé, détourné, est édifiant nonobstant les plaintes de citoyens qui disent être grugés car leurs dossiers n'avaient pas emprunté le chemin de la légalité.