La plupart de ces manifestants résident dans les anciennes fermes de Khemis El Khechna (les haouchs). Une cinquantaine de citoyens de Khemis El Khechna ont manifesté hier matin devant le siège de la wilaya de Boumerdès pour exiger des autorités de leur affecter des logements destinés aux sinistrés du séisme de mai 2003. « Nous sommes des sinistrés, les logements sont prêts et nous exigeons des autorités de nous en attribuer », déclarent-ils. Dénonçant l'intervention de la police qui a interpellé 3 personnes parmi eux, suite à leur tentative de fermer le portail de la wilaya, ils soutiennent qu'ils sont « venus manifester pacifiquement afin de se faire entendre par les plus hauts responsables du département ». La plupart de ces manifestants résident dans les anciennes fermes de Khemis El Khechna (les haouchs), bon nombre viennent de haouch Mouhouche. Les responsables de la wilaya ont, suite à cet événement, décidé de tenir un point de presse qu'a animé le chef de cabinet du wali « afin d'informer et dire à tous les citoyens ce qu'il en est réellement ». Le chef de cabinet, M. Cherifi, a déclaré que « suite aux plaintes émanant de ces habitants, nous avons installé une commission pluridisciplinaire afin qu'elle étudie leurs cas ». « Auparavant, ces gens avaient été reçus à plusieurs reprises par le wali, par moi-même et par d'autres responsables. Nous leur avons promis de prendre en charge les cas qui ouvrent droit aux revendications exprimées et avons demandé à chacun de prouver qu'il est réellement sinistré », a-t-il expliqué. Revenant sur le travail de la commission, « qui compte parmi sa composante deux représentants de ces citoyens », M. Cherifi a précisé que sur les 112 dossiers qui lui ont été remis par les habitants, il se trouve 25 cas classés en orange 3 ou 4 qui habitent dans des chalets, 29 cas en orange 4 qui résident hors des sites des chalets et 58 cas relogés dans des chalets bien qu'ils ne disposent pas de fiche CTC, donc non reconnus comme sinistrés. « Ce sont ceux-là qui, profitant de la clémence des autorités, qui n'ont pas voulu les laisser dehors, veulent maintenant usurper le statut de sinistré. Cela dit, nous n'avons pas fermé les voies du dialogue et nous leur avons expliqué qu'ils peuvent être pris en charge dans le cadre social plus tard, mais pas au détriment des vrais sinistrés », a expliqué le chef de cabinet. M. Cherifi ajoute par ailleurs que « les manifestants ont usé de violence en voulant bloquer les accès à la wilaya ». « C'est là que la police est intervenue pour rétablir l'ordre », s'est-il défendu. Ce responsable a saisi cette occasion pour rappeler que « résider dans un chalet n'est pas synonyme d'accès automatique et immédiat à un logement ». Il a en outre ajouté : « Nous n'allons pas céder au chantage. Ceux qui y ouvrent droit auront leur logement, dans le cadre de la loi, et ceux qui ne sont pas sinistrés ne vont pas nous faire commettre des choses illégales. »