Un forum parlementaire sur la promotion de la place de la femme sur la scène politique s'est tenu hier à l'Assemblée populaire nationale (APN). Organisé par cette institution en collaboration avec le PNUD et le soutien de l'union interparlementaire, ce forum, deuxième du genre, se veut un espace de débat et d'échange d'expériences pour essayer de trouver les voies et moyens à adopter, notamment par les pouvoirs publics et la classe politique pour permettre à la femme d'occuper un rang important dans les Assemblées. Des députés, des sénateurs, des syndicalistes, des représentants d'associations et des universitaires ont assisté à cette rencontre dont les travaux ont été présidés par Mme Zohra Drif Bitat, vice-présidente du Conseil de la nation. Marc Destanne de Bernis, représentant résident du PNUD en Algérie, a rappelé que cette manifestation s'inscrit dans le cadre du programme d'appui au Parlement algérien. Il a estimé que la participation égalitaire des femmes à la prise de décisions n'obéit pas aux seules considérations de justice ou de démocratie, mais qu'elle est aussi une condition nécessaire pour que les besoins et les aspirations de l'ensemble de la population soient pleinement pris en compte. Pour sa part Mme Kareen Jabre, responsable du programme partenariat entre hommes et femmes, union parlementaire (Genève), a révélé que 19 pays sont dotés d'un Parlement, dont plus de 30% de sa composante sont des femmes, alors que dans 9 autres Parlements, aucune femme n'y est représentée. Mme Jabre a précisé dans son exposé comparatif qu'en janvier 2007, sur les 262 postes de président de Parlement à pourvoir dans le monde, seulement 35 sont occupés par des femmes. Dans ce contexte, elle dira que les pays arabes ne progressent que de deux points par an en matière d'occupation des femmes des sièges au Parlement, pour atteindre en 2007, 8,8%. Elle fera remarquer en outre que le pourcentage des femmes algériennes occupant un poste au sein du Parlement est de 6,2%, soit égal à celui de l'Egypte et du Liban, alors que certains pays ont connu une nette progression, à l'image des Emirats arabes unis où les femmes occupent 22,5% de sièges, l'Irak 25%, la Tunisie 23% et la Mauritanie, les femmes sont représentées au Parlement à hauteur de 17,9%. En Arabie Saoudite, la femme n'est pas représentée au Parlement. Evoquant le système des quotas, Mme Jabre a indiqué que plus de 90 pays ont un système de quotas ou autre, précisant que les facteurs influents sur la participation politique des femmes sont : la volonté politique, le rôle des partis politiques, le rôle des systèmes électoraux, ainsi que la société civile. De son côté, le président de l'APN, Amar Saâdani, a rappelé la contribution remarquable de la femme dans la construction nationale. Dans une allocution lue par le vice-président de l'APN, Saïd Benaïda, président de l'assemblée, a indiqué qu'en Algérie, les professions de la pharmacie et de la chirurgie dentaire se sont féminisées à quelque 70%, celle du journalisme à plus de 56% et celle des magistrats à près de 73%. Il a néanmoins relevé le fait que le champ politique demeure encore insuffisamment investi par les femmes, en dépit de la volonté fermement exprimée à maintes occasions par le premier magistrat du pays pour faciliter sa participation aux affaires publiques et à la vie politique. Par ailleurs, les participants à ce forum ont également eu à débattre des axes abordés par la représentante de la Chambre des députés du Rwanda et présidente du Forum des femmes parlementaires rwandaises, Mme Judith Kanakuze qui, dans son intervention, a exposé l'expérience de son pays où 48,8% de femmes siègent au Parlement.