La wilaya de Tizi Ouzou a bénéficié, pour l'exercice de l'année 2007, d'une autorisation de programme (AP) de 57 milliards de dinars. A la date du 1er janvier dernier, 33 milliards de crédits de payement étaient déjà disponibles, a déclaré M. Mazouz, wali de Tizi Ouzou lors d'un entretien qu'il nous a accordé jeudi dernier. Cet argent servira à relancer la dynamique du développement dans la wilaya de Tizi Ouzou qui a accusé un énorme retard ces six dernières années. Le wali estime que 2007 sera « une année charnière, un tournant décisif pour la wilaya qui doit opérer une mise à niveau, notamment en matière d'investissement. Les évènements d'avril 2001 n'ont épargné aucun secteur de développement. Les grandes entreprises ont délocalisé et elles construisent aujourd'hui le bonheur des autres wilayas du pays. Il fallait donc adopter un schéma directeur pour relancer l'ensemble des secteurs d'activité et remettre sur les rails la tradition de travail de l'administration qui a été déstructurée ». Un changement des mentalités doit être opéré à tous les niveaux de cette même administration qui est appelée à planifier et à coordonner ses actions. « Celles-ci doivent s'inscrire dans une démarche durable », déclare le wali. Le retour de la sérénité dans la région est une condition sine qua non pour un développement durable, estime le wali. « Dans l'anarchie, personne ne peut rendre compte et il ne pourra y avoir aucune gestion transparente des affaires de la population », dit-il. La rareté du foncier relevant du domaine privé de l'Etat, le relief accidenté de la région freine la machine du développement. La wilaya de Tizi Ouzou est aussi devant le défi de réaliser plus de 41 600 logements (tous programmes confondus) et 22 000 logements ruraux. Mais ces programmes de logements risquent d'enregistrer un retard en l'absence d'entreprises performantes dans la région et d'une main-d'œuvre qualifiée. C'est le cas aussi pour la réalisation de 18 000 places pédagogiques et de 20 000 lits pour l'université de Tizi Ouzou. La livraison à terme de 11 nouveaux lycées, de 23 CEM et de 20 installations sportives nécessite la présence d'un arsenal d'entreprises capables d'honorer les délais qui leur seront fixés. Le recours à des entreprises étrangères, notamment chinoises, s'avère donc inévitable. Le wali affirme que les prix du transport des matériaux de construction représentent 30% du coût d'un mètre carré. « Tizi Ouzou ne peut plus continuer à acheter ses matériaux de construction des autres wilayas. La dynamique d'urbanisation est passée de 8 à 36% ces dernières années », avance M. Mazouz, rappelant que la wilaya ne produit aucun grain d'agrégat. L'ouverture de carrières en remplacement du Oued Sébaou a buté sur l'opposition de la population des citoyens. « La direction des mines a délivré 13 titres miniers pour des opérateurs privés dont 7 sont bloqués par l'opposition des citoyens. La levée de ces contraintes permettra pourtant de mettre sur le marché plus de 2 millions de tonnes d'agrégats par an, ce qui va dépasser largement les besoins de notre wilaya en cette matière. Les prix vont aussi baisser et nos oueds seront épargnés du pillage et d'une catastrophe écologique », déclare-t-il.