Les trains devant transporter les voyageurs et les marchandises entre la ville de Tizi Ouzou et Oued Aïssi ne siffleront pas avant décembre 2008. Lancés en 1994, les travaux de réalisation de la ligne ferroviaire qui reliera les deux localités accusent un grand retard. Sur les fiches techniques du projet arborées à chaque visite ministérielle, la mise en service de cette voie ferrée de 14 km devait se faire il y a plusieurs mois. Dans le cadre du programme de soutien à la relance économique (PSRE), une nouvelle autorisation de programme a été établie pour entamer les travaux du tronçon Kef Naâdja-Oued Aïssi sur 10 km. Un avis d'appel d'offres national et international des tronçons non encore entamés a été lancé le 2 décembre 2002. Après ouverture des plis et évaluation des offres, le groupement ETAO, composé d'une entreprise algérienne ( ETRHB Haddad) et de trois sociétés turques, a été retenu à cet effet. Le visa a été accordé par la Commission nationale des marchés (CNM) en date du 22 décembre 2003. Ce marché est financé par la Banque islamique de développement (BID) pour un montant de 5 989 192 276 DA dont 29 242 015 en euros. Le délai de réalisation prévu dans le contrat est de 30 mois. La date de démarrage des travaux était fixée au deuxième trimestre 2004. Le contrat portait sur les travaux suivants : une gare multinodale à Kef Naâdja, une halte universitaire, une gare de marchandises à Oued Aïssi, 3 tunnels, 7 ouvrages d'art et la pose de la voie sur l'ensemble de la ligne. Financièrement, le projet ferroviaire Tizi Ouzou-Oued Aïssi a été individualisé le 31 décembre 1994 pour une autorisation de programme (AP) évaluée à 4,5 milliards de dinars. Sur décision du ministère des Finances, le montant de l'opération a été dévalué à 1,2 milliard de dinars en date du 10 juin 1998. L'opération a connu en 1999 une réévaluation portant le montant de l'AP de 1,2 à 1,5 milliard de dinars. En novembre 2000, l'opération est réévaluée de 1,5 à 1,9 milliard de dinars (première tranche) avec changement d'intitulé : « subvention à la SNTF pour la réalisation du tronçon ferroviaire Tizi Ouzou-Kef Naâdja. Mai 2001, l'opération est réévaluée de 1,9 à 3,4 milliards de dinars (deuxième tranche) pour l'achèvement du même tronçon. Par décision des pouvoirs publics, une nouvelle opération d'un montant de 2,35 milliards de dinars est inscrite en octobre 2001. En dépit des budgets successifs dégagés par l'Etat, les travaux d'extension connaîtront un arrêt de 5 années pour « manque de sources de financement ». Le projet a été repris en 2004 après que le gouvernement eut accordé une enveloppe de 10,610 milliards de dinars. Pour autant, ce n'est pas encore le bout du tunnel, a constaté de visu le wali de Tizi Ouzou lors d'une visite d'inspection effectuée la semaine dernière sur le site. Ce retard est à mettre sur le compte des oppositions et autres contraintes techniques qui remontent déjà à quelques années. « C'est un projet d'intérêt national auquel l'Etat accorde une attention particulière. Les travaux ont trop duré. Maintenant que le gros ouvrage est en grande partie achevé, il faudrait à présent procéder à la pose des rails entre Tizi Ouzou et Kef Naâdja sur une longueur de 9 km puisque aucune contrainte n'est enregistrée sur ce tronçon », a ordonné M. Mazouz.