L'équipe d'Algérie a vécu un week-end mouvementé. C'est le moins que l'on puisse dire après le double épisode de jeudi. Le premier s'est produit juste au moment où était prévu le rendez-vous journalistes-joueurs (pour le rituel des interviews d'avant-match), à 17 h au Hilton. Au lieu d'aller à la rencontre des journalistes, les Verts se sont dirigés vers un salon privé en compagnie de Mohamed Khelaïfia, membre du bureau fédéral. Le conclave a duré plus d'une heure, obligeant les confrères à taper la semelle dans les couloirs de l'établissement, dans l'attente de la réapparition des joueurs. Le problème des indemnités de stage, les primes de qualification et les équipements étaient au centre des débats entre les sélectionnés et le représentant de la FAF. Cette situation a jeté un froid dans l'entourage de la sélection. Les acteurs étaient loin de se douter que les événements allaient se précipiter, dangereusement, dans la soirée. Selon plusieurs sources présentes au Hilton, depuis le début du regroupement des Verts (mardi), « Cherrad a quitté l'hôtel vers 23 h, sans aucune autorisation, et s'est rendu dans une boîte branchée qu'il a quitté au petit matin », assure notre interlocuteur. L'incartade du meilleur buteur de l'équipe nationale lui a valu un renvoi sur-le-champ. Vendredi, il a été embarqué sur un vol à destination de la France... obligeant le sélectionneur national, Jean-Michel Cavalli à convoquer Sofiane Younès (MC Alger) pour compenser le vide laissé par le joueur de Bastia. Commentant cette affaire, une source fédérale souligne : « Ce qu'il (Cherrad) a fait n'est pas beau. C'est une grave faute professionnelle qui mérite une sanction exemplaire. A 48 heures d'un match capital, il a dérogé à une règle que les professionnels respectent scrupuleusement. Il a la mémoire courte ! Il a déjà oublié ce qu'a fait pour lui la FAF durant sa traversée du désert. Son départ de Nice, ses transferts à l'ESTunis, les deux clubs belges... ne se sont pas conclus sans l'apport de l'ancien président de la FAF, Mohamed Raouraoua, qui s'est décarcassé pour lui à chaque fois qu'il avait besoin d'être aidé. Oubliant tout cela, Cherrad provoque un malaise au sein de la sélection à quelques heures de la rencontre face au Cap-Vert. » Nos tentatives de joindre Abdelmalek Cherrad pour connaître sa version se sont avérées vaines. Il était injoignable. Il aurait dit à quelques membres de la sélection : « En cas de blessure, qui me garantirait un revenu ? Moi qui suis en fin de contrat. » A priori, la réunion de jeudi sur les indemnités et les primes de matches et qualification a joué énormément sur la réaction et le comportement de celui en qui reposaient les espoirs offensifs des Verts.