Le parc hôtelier national est passé d'une capacité de 81 000 lits à 85 000 lits. Mais l'Algérie reste à la traîne dans ce domaine au regard du nombre de lits de nos voisins maghrébins (220 000 lits) qui répondent en majorité aux normes internationales. Ce parc est caractérisé par une prédominance de l'hôtellerie urbaine non classée. 10 établissements sont de catégorie 5 étoiles (5 gérés par des chaînes internationales), 22 (4 étoiles), 67 (3 étoiles), 59 (2 étoiles), 42 (1 étoile) et 804 (non classés). La stratégie de développement du gouvernement s'appuie essentiellement sur le rattrapage du déficit en infrastructures d'hébergement et la mise à niveau des établissements hôteliers avec l'amélioration de la qualité des prestations. Plusieurs chaînes internationales sont présentes en Algérie, à savoir le français Accor et l'américain Sheraton club des pins en plus du Hilton. Le Sofitel Alger a ouvert ses portes en 1992 suivi par le Grand Hôtel Mercure en mars 2000 et exploités en contrat de management. Si chez Accor les orientations stratégiques sont impulsées par le siège, leur mise en œuvre est décentralisée dans les pays et adaptée aux différents modèles de gestion et de développement. La chaîne hôtelière koweïtienne Safir a pris les rênes du Mazafran (Zéralda) pour tenter d'améliorer son taux de fréquentation et son management. Les chaînes hôtelières ont bien analysé les choses. Chacune a plusieurs cordes à son arc. Ainsi, le marché est en pleine phase de croissance. Plusieurs facteurs incitent à l'optimisme : retour des compagnies aériennes européennes les plus importantes (Lufthansa, Air France, Qatar Airways), croissance économique appréciable (aisance financière) et reprise progressive des activités touristiques. La mise à niveau, un processus permanent La compétition est serrée entre le groupe français qui met en évidence son savoir-faire et les Américains qui axent sur les normes. En fait, l'activité hôtelière repose en grande partie sur le tourisme d'affaires (80% du marché) et à un degré moindre sur un tourisme balnéaire durant les trois mois d'été (Sidi Fredj, Annaba, Skikda, Oran, Béjaïa). Après des années de manque de visibilité, l'Algérie se tourne vers les investisseurs. D'un autre côté, la mise à niveau des établissements hôteliers est un des fondements de la politique de développement du tourisme à l'horizon 2015 adoptée il y a un an, plus précisément le 29 mars 2006. L'opération de classement des hôtels a été lancée en juillet 2005. Les pouvoirs publics l'ont voulue en deux temps : la première avec l'installation de commissions de wilaya qui inspecteront les hôtels non classés ou ayant une étoile et d'une commission centrale qui aura la mission de superviser les hôtels possédant 2 à 5 étoiles. « La mise à niveau est un processus permanent pas une opération de replâtrage », avait averti Noureddine Moussa, ministre du Tourisme, à plusieurs occasions. C'est en quelque sorte le coup de semonce en attendant les opérations coups-de-poing... L'Etat se désengage de la sphère de gestion et renforce sa présence en réglementant, régulant, contrôlant et accompagnant les opérateurs. La privatisation des hôtels a-t-elle échoué ? Force est de reconnaître qu'elle n'a pas abouti. La formule de contrat de management marche mieux. Il reste à développer le segment « moyenne gamme » et dans ce cadre-là, l'homme d'affaires Djilali Mehri semble avoir compris les enjeux en misant sur Ibis en partenariat avec le groupe français Accor.