Dans le but « d'exercer la profession dans un cadre normatif et serein », H. Henni, président du bureau de wilaya du syndicat national algérien des pharmaciens d'officines (SNAPO), a préconisé, lors d'une conférence sur les substances psychotropes et la législation, tenue hier à l'auditorium de l'université islamique Emir Abdelkader, « un contrôle sur tout le circuit de distribution, aussi bien en amont qu'en aval », pour éviter à son sens, toute imputation à l'encontre des pharmaciens concernant la vente illicite de psychotropes, voire même le trafic de stupéfiants. « On refuse, témoigne le conférencier, d'être continuellement pointé du doigt ». A cet effet, la section ordinale des pharmaciens de la région de Constantine, a présenté le texte de loi n°90-17 du 31 juillet, modifiant et complétant la loi n°85-05 du 16 février 1985, portant protection et promotion de la santé. Entre autres articles de cette loi qui ont fait l'objet d'âpres discussions, l'article 121 qui stipule, et c'est l'une des préoccupations majeures des pharmaciens, que l'officine, le laboratoire d'analyses ou l'établissement pharmaceutique sont inviolables et que toute perquisition ne peut intervenir que dans le cadre de la législation et de la réglementation en vigueur. D'autre part, une communication a été présentée par le Dr Ghrieb, où elle a exposé les conventions internationales selon l'organisation mondiale de la santé (OMS), lesquelles ont servi de base à la loi 04-18, portant interdiction absolue du ministère de la santé de donner son accord pour l'importation de précurseurs chimiques sans l'autorisation préalable du ministère des mines. Me Lazreg , juriste, axera son intervention sur les dispositions pénales prises à l'encontre du pharmacien et du médecin impliqués dans un trafic ou une vente illicite de psychotropes. Il soulignera ainsi que ces derniers encourent une peine allant de 5 à 15 ans de prison ferme et une amende de 500 000 à 1 million de dinars, pour ce genre de délits, à savoir, prescription de complaisance pour le médecin, et vente sans ordonnance pour le pharmacien. Quant au président du conseil de l'ordre des pharmaciens de Constantine, M.Baghloul, il parlera de l'officine et son environnement ainsi que les conséquences des contraintes de l'exercice de la fonction de pharmacien, essayant de changer « l'opinion publique et administrative ». Il conclura ainsi : « Nous n'accepterons pas d'être perçus comme des vendeurs de psychotropes ».