L'enlèvement, mercredi, d'un citoyen candidat à la candidature aux législatives de mai prochain et l'attaque d'un dépôt à Tala Athmane qui s'est soldée par un mort et trois blessés, remet sur le tapis la question de l'insécurité qui prévaut à Tizi Ouzou depuis des années et de l'effet qu'elle peut avoir sur le déroulement des prochaines élections et de la campagne électorale. Jusqu'à hier en fin de journée, la famille et les amis de A. Abdelmadjid, ex-délégué des archs, n'ont eu aucune nouvelle de ce dernier. Selon diverses sources à Tizi Ouzou, la rançon (on parle d'un milliard de centimes) exigée par les ravisseurs pour sa libération aurait été rassemblée par les villageois d'Ibelaiden, commune de Yakouren, qui se sont mobilisés dès les premières heures qui ont suivi le kidnapping pour la libération de Abdelmadjid, qui ne saurait tarder selon certains. Par ailleurs, le groupe de bandits qui a attaqué dans la nuit de mercredi un dépôt à Tala Athmane serait identifié, puisque l'un des assaillants blessé est connu des services de sécurité comme étant un repris de justice qui serait sous le coup d'un mandat d'arrêt. Hospitalisé au CHU de Tizi Ouzou, il aurait donné les noms de ses complices à la police en charge de l'enquête. Hier matin, des citoyens ont découvert un corps sans vie du côté de Tikobaine. Même si les premières constatations privilégient la piste d'un accident, il n'en demeure pas moins que le nombre de découvertes macabres enregistré tout au long du mois de mars suscite beaucoup d'interrogations. En un mois, il y a eu au moins six corps découverts dans différentes localités de la wilaya. La plupart des victimes ont été tuées avec des armes à feu ou lacérées à coups de couteau. Ces faits n'ont peut-être aucun lien, mais ils suscitent interrogations et inquiétudes. Malgré un redéploiement timide de la gendarmerie, la situation sécuritaire n'est pas du tout reluisante dans une wilaya prise en étau entre un terrorisme aveugle et un banditisme en expansion. Et à quelques jours du début de la campagne électorale pour les législatives du 17 mai prochain, beaucoup d'observateurs estiment que les élections législatives pourraient être perturbées si l'Etat ne met pas les moyens nécessaires pour assurer la sécurité des candidats et des rencontres qu'ils auront avec les citoyens, d'autant plus qu'on prête au GSPC une volonté de commettre des attentats médiatiquement très porteurs et les élections prochaines s'y prêtent.