Partant de l'exploitation du bilan 2006 portant sur le contrôle des pépinières spécialisées dans la production de plants fruitiers, l'Inspection de protection des végétaux et des contrôles techniques de la wilaya de Constantine fait ressortir toute la complexité de ce secteur, soumis, selon toute vraisemblance, à des vents contraires. Pour preuve, sur les 83 745 plants déclarés au contrôle et à ce titre ayant fait l'objet avant l'arrachage d'analyses phytosanitaires, 77 950 plants ont été agréés à ce niveau de la chaîne, soit un taux de réussite estimé à 93%. Par contre, et c'est là où le bât blesse, le bilan final présenté par le service compétent témoigne d'un grand décalage entre l'offre et la demande. En effet, d'après cette source d'informations, seuls 23,56 % de la production, soit 18 367 plants, ont été présentés au contrôle en jauge et écoulés sur le marché. De cause à effet, l'ambiance est loin d'être au beau fixe au niveau des quatre pépinières en exploitation sur le territoire de la wilaya de Constantine, dont trois sont localisées dans la commune de Hamma Bouziane. Sans verser dans l'alarmisme, les travailleurs de ces pépinières, issus du secteur public, craignent en effet de perdre leur seul moyen de subsistance. Sauf si la tendance se renverse, ce qui confortera du même coup ces exploitations labellisées, souligne-t-on, par 40 années d'expérience en matière de production de plants fruitiers et par un niveau de qualification que lui reconnaissent bien volontiers les agriculteurs versés dans la production d'agrumes. Bien que le nombre de ces derniers se réduit comme une peau de chagrin, en raison de contraintes liées d'une manière générale au manque de terres irriguées à ce jour, la solution idoine n'est pas encore trouvée. Toutefois, du point de vue de la direction des services agricoles, un sérieux espoir réside dans « la création de vergers nouveaux sur les terres irriguées appelées à être dégagées dans le cadre d'une opération, consistant en le traitement, au niveau de la station d'Ibn Ziad, des eaux des oueds, ce qui permettrait de satisfaire une partie importante de la demande ». A ce tableau clinique, viennent s'ajouter l'insuffisance des ressources hydriques, le vieillissement des vergers agrumicoles de la wilaya, la mauvaise application des itinéraires techniques, la dégradation de ces réseaux de drainage ainsi que le faible taux de renouvellement des vergers. Par ailleurs, à côté de l'alternative offerte par le traitement des eaux des oueds, de gros espoirs reposent également sur le programme de relance inscrit dans le cadre du plan national de développement agricole (PNDA), qui porte sur l'arrachage des vieilles plantations, la création de nouveaux vergers et leur équipement avec le système du goutte-à-goutte. Pour sa mise en œuvre, il est prévu des mesures de soutien apportées aux travaux du sol, à la réhabilitation et à l'aménagement du réseau de drainage et au développement de l'irrigation, pour ne citer que ces quelques points cruciaux. Outre le fait que le verger agrumicole est caractérisé par un faible taux de renouvellement des plantations, on signale aussi que plus de 60% des plantations dépassent les 30 ans d'âge, aussi le niveau de productivité serait-il bien en deçà des seuils de rentabilité.