En ces journées hivernales, Benchaoui, faubourg situé sur les hauteurs de la ville de Hamma Bouziane, créé au début des années 1990 durant le règne éphémère de l'ex-parti dissous du FIS, est une insulte aux règles les plus élémentaires régissant l'aménagement du territoire et l'urbanisme. Comment a-t-on pu laisser construire un tel « ensemble immobilier », regroupant une centaine d'habitations individuelles sans pour autant prévoir une route y accédant ? Pour unique accès à ce quartier, il n'existe en effet qu'une petite route tortueuse et escarpée, laquelle se transforme dès les premières pluies en un chemin de croix, boueux et impraticable pour les habitants. Ces derniers sont, par ailleurs, confrontés à un autre problème beaucoup plus grave, qui consiste en l'absence d'un réseau d'évacuation des eaux usées dans leur cité. Les habitants ont dû recourir au système D pour le résoudre en creusant des fosses septiques reliées à leurs habitations par un réseau de canalisations de fortune qu'ils ont eux-mêmes mis en place. « Chaque fois que l'une d'elles déborde, on en creuse une autre un peu plus bas. Et ainsi de suite jusqu'à ce qu'on atteigne le siège de l'APC pour qu'elle réagisse », nous dira l'un des habitants du quartier, visiblement excédé par l'inertie des services de la commune, maintes fois sollicités pour trouver une solution à ce problème. Mais au-delà de la situation tragi-comique dans laquelle se débattent depuis plusieurs années les habitants de Benchaoui, il n'en reste pas moins qu'un réel problème de santé pourrait se poser à l'avenir si rien n'était entrepris avec le risque probable d'une cross-connexion ou bien l'apparition de maladies à transmission hydrique.