Jadis, du moins jusqu'à 1980, date du violent tremblement de terre, l'animation artistique et culturelle était quasi permanente avec, pourtant, moins de salles de spectacles et de moyens financiers qu'aujourd'hui. Il est vrai qu'à l'époque, l'environnement était favorable et les différents acteurs totalement engagés sur la question et parfaitement imprégnés de l'importance et des conséquences positives de ces activités sur la vie des citoyens. Dans un centre culturel complètement en préfabriqué, on arrivait même à produire des talents, dont certains ont représenté dignement la région dans des manifestations au niveau national et à l'étranger. Savez-vous, par exemple, que l'acteur Rabah Loucif, qui joue actuellement dans des films en France, a fait ses débuts dans la troupe du théâtre de l'ex-Orléans ville et El Asnam ? Seuls les anciens en retiennent cet épisode heureux de l'histoire de la wilaya dans ce domaine. Aujourd'hui, malheureusement, la situation a complètement changé dans le mauvais sens, comme en témoigne la profonde léthargie dans laquelle est plongée la culture au Chef-lieu de wilaya. En effet, en dépit de la disponibilité en nombre suffisant des structures d'accueil et des troupes locales, les activités culturelles et artistiques se résument souvent à des représentations conjoncturelles limitées dans le temps et dans l'espace. Le reste de l'année, ces lieux demeurent desesperement vides et les animateurs se croisent les mains continuellement, en attendant le prochain…ramadhan ! Pendant ce temps, l'ennui et la monotonie meublent notre quotidien et nos espaces censés être des lieux de rayonnement culturel en permanence. Faut-il alors s'étonner de la progression de la violence urbaine et d'autres maux sociaux ?