Visiblement excédé par le « mauvais dialogue » et le statu quo entretenus par la tutelle depuis plusieurs mois, le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) hausse le ton, menaçant de recourir à la grève et de sortir dans la rue « si rien de concret n'est fait au ministère de la Santé pour que certains problèmes soient réglés », a déclaré hier son président, le Dr Bensebaïni, lors d'une conférence de presse organisée à Constantine, au siège du SNPSP. Une rencontre décidée à l'issue de la réunion du bureau national du SNPSP, le 26 mars dernier, en raison des « blocages » existant au niveau du ministère de la Santé. « Des recommandations ont été faites par Amar Tou à ses collaborateurs pour installer une commission mixte afin d'étudier les revendications des praticiens en appliquant les textes existants, mais rien n'a été fait parce que certains directeurs centraux cassent le travail au ministère en dépit des instructions du ministre », dénonce le président du SNPSP, précisant à cet effet qu'« une commission mixte a été installée le 13 février dernier, conformément aux directives de Amar Tou, mais à ce jour, 1er avril, nous nous retrouvons au point zéro. » En l'absence de dialogue « valable », le président du SNPSP pointe un doigt accusateur en direction de l'actuel responsable des relations avec les partenaires sociaux au ministère de la Santé, également DRH, et lance un appel à M. Tou pour désigner un nouvel interlocuteur avec le SNPSP. « Nous voulons quelqu'un de plus disponible et de plus compétent », affirme le Dr Bensebaïni, en insistant sur la nécessité de mettre sur pied une commission mixte afin d'élaborer « d'un commun accord » le statut particulier du praticien de la santé publique. « Il n'est pas question que ce statut se fasse sans nous », affirme-t-il. Outre cela, le SNPSP dénonce la création d'un syndicat maison par l'administration centrale du ministère de la Santé « pour casser le Syndicat des praticiens de la santé publique ». Allusion faite au Syndicat national des médecins généralistes (SNMG) qui a déjà bénéficié, d'après les déclarations du Dr Bensebaïni, de plusieurs audiences au ministère de la Santé. Evoquant par la suite les réformes hospitalières, le président du SNPSP a émis des craintes au sujet de la nouvelle restructuration visant, notamment, à séparer les hôpitaux des autres structures extra-hospitalières, appréhendant que cela conduise à une compression des effectifs et à la contractualisation des médecins. A ce propos, il estime que « ces réformes doivent se faire avec la participation du SNPSP » qui comptabilise, selon son président, 7200 adhérents sur un total de 16 000 praticiens à l'échelle nationale, soit plus de 40% de représentativité. A ce titre, le président du SNPSP annonce la convocation d'un conseil national extraordinaire à la mi-avril, afin d'amener la tutelle à prendre en considération les 12 points de la plate-forme de revendications des praticiens de la santé publique. « Le SNPSP est fort de sa représentativité et de sa base. A la mi-avril, nous sortirons dans la rue, nous irons jusqu'à la justice s'il le faut. »