Quelques heures à peine avant la fin du délai de remise des listes de candidatures aux prochaines élections, le plus vieux parti du pays, le FLN en l'occurrence, a marqué de son sceau ses propres listes. Sur 4487 candidats à la candidature, 525 ont été retenus par le parti pour briguer le maximum de sièges à la chambre basse du Parlement. Lors d'une conférence de presse tenue hier au siège de son parti, le secrétaire général Abdelaziz Belkhadem a confirmé sa décision de ne pas se présenter, ni à Alger ni ailleurs, à l'instar de l'actuel président de l'Assemblée populaire nationale, Amar Saâdani, en affirmant : « Nous avons volontairement décidé de ne pas nous porter candidats. » M. Belkhadem, qui refuse de donner les raisons de cette décision qui semble aller en contre-courant des sollicitations de la base militante du FLN, se contentera de lancer une phrase somme toute encline à de multiples interprétations : « J'ai décidé de ne pas me présenter et je laisse l'entière liberté au président de la République de décider de ce qu'il jugera important pour l'avenir du pays. » Face à l'insistance des journalistes, le SG du FLN ajoutera : « Je laisse la liberté au Président de désigner qui il veut. Il est le président du parti et président de la République », et d'assurer : « Le Président a un droit de regard sur les listes des candidatures. » Est-ce à dire que le chef de l'Etat a demandé à Belkhadem de retirer sa candidature ? C'est en tout cas l'analyse primaire qui peut découler d'une telle annonce, qui laisse toutefois pressentir l'apparition d'une nouvelle donne politique pouvant se traduire, à l'avenir, par un autre rendez-vous politique important. En conclave depuis une semaine à l'hôtel Moncada, le FLN a choisi d'attendre le dernier jour fixé par la loi pour le dépôt de ses listes. « Nous avons évité à nos militants de céder aux pressions et autres tentations », indique M. Belkhadem en soulignant : « Nous avons prémédité ce retard afin de ne laisser aucune chance aux listes indépendantes. » Le SG du FLN, qui pronostique déjà une première place pour le FLN aux prochaines législatives, mise sur la quinzaine de ministres et les ténors du parti pour mener à bien la stratégie de ratissage du maximum de voix des électeurs. « On entre dans la bataille électorale avec l'artillerie lourde pour gagner », dira M. Belkhadem. Concernant le maintien des ministres candidats en poste au gouvernement, le chef politique estime que la loi ne l'interdit pas et qu'ils continueront à assurer leurs fonctions normalement. Revenant sur la confection des listes des candidats, le responsable politique a affirmé qu'un classement rigoureux a été respecté pour choisir les différents postulants à la députation. Un système de notation a été appliqué par la commission d'évaluation des candidatures, où les facteurs de la jeunesse, du niveau d'études, de la participation à la guerre de libération et de l'ancienneté au FLN ont déterminé le choix des prétendants à la mandature législative. Concernant le mécontentement des militants non retenus par le parti, le SG du FLN indique que son parti « est habitué aux élections. Même s'il y a aujourd'hui des mécontents, demain ils se rassembleront tous autour des listes du parti ».