Débordement n Outre les résultats des travaux de la commission des candidatures, le patron du FLN et de l'Exécutif a débordé sur la révision de la Constitution. Une réelle effervescence régnait, hier, au siège du FLN à Hydra, à quelques heures de l'expiration du délai imparti par la loi pour le dépôt des dossiers de candidature. Les postulants à la candidature sont venus de toutes les wilayas s'enquérir de leur sort. La mine défaite d'une grande partie d'entre eux en disait long sur leur désarroi. Il ne pouvait en être autrement puisqu'ils étaient 4 644 à nourrir l'ambition de défendre les couleurs du vieux parti le 17 mai prochain et seuls 525 ont été retenus. Leur frustration est d'autant plus compréhensible qu'ils n'ont même plus la possibilité de confectionner des listes indépendantes ou de rallier d'autres formations, le rusé Belkhadem ayant eu recours à cette trouvaille imparable de ne rendre compte des décisions de la commission des candidatures qu'à quelques heures de l'expiration du délai. «Oui, nous avons sciemment retardé la divulgation des listes pour éviter une profusion de listes indépendantes», et «ne laisser aucune chance aux sachets noirs» devait, d'ailleurs, reconnaître le secrétaire général au cours de la conférence de presse tenue au siège du parti. Tout comme il concédera que «des gens ont, peut-être, été lésés» par «la fatalité des paliers» mais «nous n'avons pas le choix, il nous fallait choisir une méthode». Décortiquée par Belkhadem devant les représentants de la presse, cette méthode s'avère être un barème de notation de 1 à 3 points destiné non seulement à «éviter les pressions», mais aussi à «favoriser certaines catégories» comme les universitaires, les femmes, les jeunes, les moudjahidine… Ce qui a donné aux listes de l'ex-parti unique une configuration conforme aux calculs de ses dirigeants : 75 % d'universitaires, 13 % de femmes, 6% de moudjahidine, 5 % de fils de chahid. Le patron du parti s'enorgueillit même que dans certaines wilayas «100 % des candidats sont des diplômés de l'enseignement supérieur». Evoquant la désignation d'une quinzaine de ministres comme têtes de liste et l'élimination de nombreuses figures marquantes du parti, le chef du gouvernement affirme vouloir «mettre toutes les chances du côté» du FLN qui s'engagera «dans la bataille pour gagner». S'agissant de sa non-candidature, au même titre d'ailleurs que Amar Saâdani, le président sortant de l'Assemblée, Belkhadem se montre, en revanche, peu prolixe avec, à la clé, une sentence pour le moins énigmatique. «J'ai décidé de mon propre chef de ne pas briguer un mandat de député» pour «laisser au président de la République toute la latitude de prendre la décision qu'il juge utile pour le pays». Pressé par les journalistes, il balaie d'un revers de la main toute allusion à son éventuelle nomination au poste de vice-président. «Je n'ai jamais eu cette ambition», assène-t-il avant de prendre l'assistance de court en révélant que «dans la mouture de la Constitution remise au chef de l'Etat, nous n'avons pas suggéré la création du poste de vice-président». Enfin, tout en affirmant que le chef de l'Etat, en sa qualité de président d'honneur du parti, a eu «un droit de regard sur les listes», Belkhadem a exclu toute éventualité de démission de son staff ou du moins des ministres-candidats, la loi étant «claire» puisque «seuls les magistrats et les officiers sont contraints de démissionner avant de s'engager dans une bataille électorale».