Dans cet entretien, le premier responsable de l'association évoque les priorités auxquelles les membres de l'association s'attellent à solutionner pour professionnaliser le marché de l'automobile. Récemment, vous avez été élu à la tête de l'association des concessionnaires automobiles. Quels sont les grands axes de la politique de cette association ? Je voudrais tout d'abord vous préciser que nous nous réunissons au sein de notre bureau, dans un climat de convivialité, de sérénité et de confiance, et c'est un détail très important. La confiance et le dialogue serein caractérisent nos réunions. Pour répondre à votre question, nous avons beaucoup de priorités, à commencer par le règlement intérieur qui régit l'association, le cahier des charges auquel doit répondre tout adhérent, l'homologation des véhicules, la qualité des carburants, la pièce de rechange contrefaite, la pièce de rechange d'origine, le service après-vente, etc. Donc il y a un nombre important de chantiers sur lequel l'association se penche en vue de trouver des solutions et nous avons élaboré un plan d'actions suivant l'ordre des priorités. Quels sont les critères pour adhérer à votre association ? Le principal critère pour prétendre à une concession et à adhérer à l'association est d'avoir une vitrine qui comporte un show-room, un service après-vente et la pièce de rechange en stock. En un mot, la qualité de service. Récemment, nous avons eu des échos de l'élaboration d'un avant-projet de loi réglementant la profession de concessionnaire automobile. Avez-vous une idée sur cet avant-projet ? Absolument pas. Nous savons qu'une mouture a été faite au départ mais celui qui est en voie de finalisation au ministère, nous, en notre qualité d'association des concessionnaires automobiles, ne possédons aucune information sur son contenu. C'est pour cela que nous invitons le ministre à nous associer à ce travail et nous inviter officiellement afin que nous puissions apporter notre savoir-faire et notre expérience. Quelles sont les missions de la cellule de communication ? Elle aura comme tâche de recueillir les informations et, par la suite, les diffuser aussi bien aux concessionnaires qu'à la presse. Nous allons constituer, à l'avenir, une sérieuse banque de données. Nous ne restons pas en marge des outils d'information les plus rapides. Le site Internet de l'association est déjà en conception. Par souci de transparence et pour plus de visibilité sur le marché, nous avons intérêt à parvenir à ce que cela soit la tâche de l'association. Rendre publics ces chiffres de ventes par une source connue et reconnue mettra ainsi fin à la discordance et à la manipulation de ceux-là. Nous essayons également d'être à l'écoute de toute doléance et tenter de solutionner les problèmes. On pourra même prendre en charge un problème qui se pose entre l'automobiliste et le concessionnaire. L'automobiliste n'aura recours à la justice que lorsque celle-ci a atteint ses limites. C'est pour cette raison qu'une cellule pour les contentieux va être opérationnelle à partir de ce mois. Que pensez-vous des véhicules qui circulent en Algérie alors qu'ils ne sont même pas dotés, par exemple, de l'airbag ? En matière de sécurité passive et active, il n'y a pas que l'airbag. Il y a beaucoup d'équipements qui sont indispensables, aujourd'hui, dans un véhicule, afin de garantir la sécurité du conducteur et des passagers en cas d'accident. Nous sommes en train de réfléchir à des propositions que nous comptons remettre au ministre des transports. Quant à l'homologation des véhicules, sachez qu'il existe des normes qui sont exigées en Europe et dans beaucoup de pays dans le monde. Nous n'allons pas inventer le fil à couper le beurre, mais il faudrait que ces normes de sécurité soient respectées et exigées en Algérie. Malheureusement, aujourd'hui, ce n'est pas le cas chez nous. Le Salon d'Alger pour cette 11e édition se voit décalé, pour la première fois, à celui de Genève ? C'est une demande formulée par l'association, conjointement avec les responsables de la Safex, que je tiens à remercier pour leur soutien, leur disponibilité et leur professionnalisme. Nous avons décidé du report de presque trois semaines, afin de permettre aux visiteurs d'admirer les nouveautés que nous avons introduites. Un deuxième point a été aussi accepté par la Safex, à savoir séparer le Salon de l'automobile de celui des véhicules industriels. On va ainsi vers une spécialisation des salons, ce qui, en partie, a réglé le problème d'espace tant décrié par les exposants. Nous avons constaté que certains représentants des véhicules poids lourds ont exposé au Salon de l'automobile ? Il y a eu un manque de communication de la part de l'association. Nous n'avons pas diffusé l'information à temps, mais à l'avenir ce problème sera réglé. Vous avez évoqué, lors de votre passage à la Chaîne III, à l'ouverture du Salon, le souhait de l'association de reprendre des véhicules d'occasion. Peut-on avoir des détails sur ce point précis ? Effectivement, nous sommes en train d'étudier cette possibilité et sa faisabilité sur le marché. Nous comptons proposer une plate-forme au gouvernement et aux banques. D'ailleurs, ces derniers sont disposés à accompagner les concessionnaires dans cette opération, car le prix moyen d'un véhicule, aujourd'hui, est de l'ordre de 600 000 da, et il est exigé un salaire de 25 000 da, et un apport personnel de 20 à 30%. Il faut reconnaître que ces conditions ne sont pas accessibles à tous. C'est pour ces raisons que nous sommes en train de préparer sérieusement, au sein de notre association, un dossier pour concrétiser ce projet de reprise des véhicules d'occasion. Un dernier mot ? L'automobile est une affaire de professionnels. Il ne suffit pas d'importer et de vendre des véhicules, mais il faut avoir tout autour un accompagnement lié au service après-vente, à la disponibilité des pièces de rechange ainsi qu'à l'accueil à travers une belle vitrine, des show-rooms et des agents agréés. Tout cela nécessite, évidemment, un investissement lourd.