Le directeur général de Toyota Algérie, M. Hassaim, a lancé hier lors d'un point de presse tenu au niveau de son stand, à la Safex, un pavé dans la mare. Une pénurie en pièces de rechange d'origine pour la plus grande majorité des concessionnaires de marques prestigieuses pointe à l'horizon, ce qui constitue un précédent grave dans le marché national de l'automobile et ouvre grandes les voies de la contrefaçon et de la commercialisation de pièces de rechange de provenance douteuse. Cet état de fait met malheureusement en danger la vie de centaines de milliers d'automobilistes. Le conférencier, qui a précisé que 13 containers bourrés de pièces d'origine pour la marque nippone souffrent au niveau du port, a affirmé qu'une directive émanant du ministère du Commerce interdit l'importation de pièces de rechange d'origine qui ne comporte pas d'étiquetage en langue arabe. « Des dizaines de containers sont bloqués au niveau du port depuis le 15 mars 2007 », tient-il à préciser, non sans omettre de signaler que la loi sur laquelle la directive s'est basée « n'est pas claire ». « C'est noble de combattre la contrefaçon pour la sécurité des automobilistes et des piétons, mais la manière avec laquelle cette directive a été faite est toutefois brusque. L'Etat est en train de créer la pénurie et l'automobiliste sera dans l'obligation de se retourner vers les pièces douteuses afin de dépanner son véhicule », avoue-t-il, tout en invitant le ministère au dialogue afin de débloquer cette situation. Interrogé sur les raisons qui empêchent le fournisseur d'étiqueter en langue arabe les pièces de rechange d'origine, le DG de Toyota Algérie précisera qu'au niveau du centre international de pièces détachées Toyota, il n'est pas facile de changer d'étiquetage du jour au lendemain. « Il faudra au moins une année pour arriver à cela », certifiera-t-il. Revenant sur l'opération de crédit de véhicule sans apport personnel, le conférencier a déclaré que cette opération a vu un engouement sans précédent du public. Nous avons eu un excellent feed-back de la part des visiteurs, mais nous avons également des clients qui sont déçus par les mensualités ; c'est la loi du marché et nous n'inventons rien, mais nous essayons de venir en aide à nos clients en leur proposant de participer avec un apport de 10 ou même de 5%. M. Hassaim a annoncé une formule crédit automobile spéciale Toyota qui date de 2003. « Ce projet est actuellement en veille chez nous, parce que la machine est lourde dans notre pays et il faudra forcer le marché du crédit qui, chez nous, n'est pas encore mature. Nos voisins au Maroc et en Tunisie sont mieux avancés que nous, puisque les offres ne sont pas subordonnées à l'apport personnel, alors que le taux d'intérêt est égal à zéro », a-t-il tenu à souligner. Cette formule pourrait être maintenue après le salon de l'automobile, d'après le DG de Toyota. « C'est le salon qui va nous le dire », a-t-il lancé, sans donner davantage de précisions.