Le développement de l'utilisation du gaz naturel comme carburant automobile est devenu un impératif pour les pouvoirs publics au regard des réalités nationales, a déclaré hier le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, à l'ouverture d'un brainstorming organisé pour la promotion du gaz naturel carburant, au ministère. Selon le ministre, ces réalités nationales laissent apparaître, pour le gaz naturel, des ressources plus importantes que pour les autres formes d'énergie, un réseau de transport et de distribution dense, une utilisation directe de ce produit et des qualités intrinsèques du gaz en matière d'environnement. Le secteur le plus visé par l'utilisation du gaz naturel compressé comme carburant est celui du transport qui se caractérise actuellement par une augmentation sensible du diesel, à tel point que le pays va devenir importateur de ce carburant. Les investissements coûteux pour créer de nouvelles capacités de raffinage et le manque à gagner en matière d'exportation militent en faveur du développement du gaz comme carburant, selon le ministre. Le gaz naturel comme carburant automobile est du gaz naturel comprimé à 200 bars. Les travaux organisés en ateliers ont vu la participation des cadres du ministère de l'Energie et des Mines, des agences, des ministères des Finances, du Commerce, des représentants des banques, des Douanes, de la Protection civile, des gérants de stations, des entreprises du secteur ainsi que des installateurs d'équipements. Selon les données du ministère, la consommation du secteur du transport représente 24% de la consommation finale énergétique constituée à 98% de produits pétroliers. Toutefois et selon les mêmes données, les inconvénients du gaz naturel comprimé sont assez nombreux. Ils se caractérisent par une grande consommation dans son utilisation et une faible autonomie pour le véhicule. Dans le monde et selon les statistiques données par le ministre, le parc automobile du GNC carburant est évalué à 4,6 millions de véhicules et la consommation mondiale est de 4,3 millions de tonnes par an. La moitié de ce parc se trouve en Amérique latine, au Brésil et en Argentine, grâce aux importantes réserves gazières. Le Pakistan, l'Italie, l'Inde et les Etats-Unis se situent juste après ces deux pays. Le développement de l'utilisation du gaz naturel comme carburant a été permis grâce à l'objectif de réduction de la pollution qui a amené les gouvernements à accorder des aides financières pour favoriser la conversion des véhicules avec des subventions, mais aussi grâce aux réductions et aux exonérations d'impôts. Au Royaume-Uni, les autorités sont allées jusqu'à financer à hauteur de 75% le coût de conversion du véhicule, selon les données du ministère. En Algérie, la première expérience de l'utilisation du gaz naturel comme carburant remonte à la fin des années 1980, selon le ministère, mais n'a pu aboutir à cause de l'absence des mesures d'accompagnement. A partir de 1998, Sonelgaz a été chargée de lancer une opération pilote avec la réalisation de deux stations de compression à Hussein Dey et à Gué de Constantine en 1999 et en 2001, et l'acquisition de 10 bus spécialement dédiés au GNC par Sonelgaz et l'Etusa. Depuis 2002, Sonelgaz aurait procédé à la conversion de 85 véhicules. Plusieurs textes réglementaires relatifs à l'utilisation du GNC ont été déjà publiés. Dans le brainstorming d'hier figurait une ébauche de proposition pour favoriser le GNC. A court terme, il a été proposé de dégager un financement en concours définitif d'un programme à court terme pour la période 2007-2010 et un deuxième à long terme pour la période 2012-2025. A court terme, le programme serait orienté vers les entreprises publiques de transport et les taxis avec 175 bus dédiés pour le GNC, dont 100 à Alger et 25 pour chacune des villes d'Oran, de Constantine et de Annaba, 40 stations, dont 15 pour Alger, 14 000 véhicules taxis à convertir, dont 3400 pour Alger. Le coût global de l'investissement du programme à court terme (2007-2011) a été estimé à environ 7,3 milliards de dinars, dont 60 millions d'euros avec 2,7 milliards de dinars dont 31,8 millions d'euros pour Alger.