Le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, a développé un argumentaire en faveur de l'usage du gaz naturel comme carburant, lors d'un brainstorming consacré à la promotion du GNC, organisé au siège de son ministère. Le projet de développement de l'utilisation du gaz naturel comme carburant (GNC), s'inscrit au nombre des choix fondamentaux de la politique énergétique de l'Algérie. "Le développement de l'utilisation du gaz naturel comme carburant automobile est devenu un impératif pour les pouvoirs publics, et cela au regard de certaines réalités nationales qui laissent apparaître les atouts du gaz", a-t-il indiqué. Il fera référence en tant qu'atouts, à l'importance des ressources gazières disponibles, un réseau de transport et de distribution dense, et l'utilisation directe de ce produit naturel sans besoin de transformation. Il évoquera, chemin faisant, les contraintes, qui ont empêché jusque-là, une large utilisation de ce carburant notamment les tarifs, l'absence de mesures incitatives fiscales ou douanières, et la forte croissance de la consommation de gasoil . Ce rythme de consommation de mazout nécessite des investissements coûteux en moyens de raffinage pour éviter le recours à toutes aussi coûteuses importations, d'où la nécessité, a-t-il argué, d'encourager l'utilisation du GNC notamment par les taxis et les transports publics. Cet encouragement pourrait se faire, a expliqué le ministre, par des mesures incitatives telles que la suppression des taxes sur les équipements importés, la baisse de la tarification, la suppression de la vignette sur les véhicules à GNC et la suppression des taxes sur les cartes grises. La promotion de l'utilisation de ce carburant a été entamée en 1998 avec une opération pilote de Sonelgaz, qui s'était traduite par la réalisation de deux stations de compression (Hussein dey et Gué de Constantine), la mise en circulation de 10 autobus roulant au GNC en plus de 85 véhicules de Sonelgaz convertis au gaz depuis 2002. Se basant sur cette opération pilote, le ministère a proposé un programme à court terme pour la période 2007-2011, et un second à long terme (2012-2025) mais qui doit être appuyé par un financement étatique, selon une représentante de la direction des produits pétroliers au ministère. Le premier programme qui concerne exclusivement les entreprises publiques de transport et de taxis, porte sur la conversion de 175 bus (dont 10 pour Alger), la réalisation de 40 stations-service, la conversion de 14 000 véhicules taxis et quatre terrains de remisage (stationnement et maintenance pour la flotte de transport urbain). L'opération de financement par l'Etat pourrait être inscrite au niveau du fonds de développement de l'environnement et du Fonds de maîtrise de l'Energie, a-t-il suggéré. Elle doit être accompagnée également par la mise en oeuvre de mesures incitatives, notamment la révision à la baisse du prix de ce carburant, l'exonération de la TVA sur l'assemblage des kits de conversion, la réduction de la TVA à 7 % sur les activités d'installation et de maintenance de ces kits, et la réduction à 5 % des droits de douanes sur les équipements de conversion.