Après le dépôt des listes de candidatures aux prochaines élections législatives du 17 mai auprès des services de la wilaya, c'est la grande veillée au niveau de la classe politique locale. En effet, elles seront plus d'une trentaine de listes à avoir tenté leur chance, dont pas moins de 21 représentant les partis politiques, le reste étant constitué d'indépendants. Chez les trois partis de la coalition, ce fut pratiquement la douche froide qui sera immédiatement suivie d'une vague de contestation jamais observée auparavant. En effet, ni le FLN, ni le RND, ni encore moins le MSP ne seront épargnés par la remise en cause, parfois avec violence. Sitôt connues, les listes ne laisseront personne indifférent. De toutes part, les contestataires manifesteront leur désapprobation à l'encontre des choix effectués par les directions nationales respectives. Au RND, c'est le retour sur la scène du mouvement de redressement qui avait déjà ébranlé le parti lors de la campagne de 2003 et durant le dernier été, avec à sa tête plusieurs anciens députés qui ne seront pas parvenus à faire pencher la balance de leur côté, Ouyahia ayant fait un choix d'appareil au lieu de tenter d'atténuer un tant soit peu l'opposition. Au FLN, la désignation de Si Affif était redoutée mais attendue. Très vite, l'autre partie du FLN qui espérait une petite place sur la liste, manifestera son courroux avec la perspective de mener une véritable campagne contre le choix de Belkhadem. Ce sont également les enfants de chouhada et les autres se réclamant comme « partenaires de la famille révolutionnaire » qui entameront des discussions en vue de reporter leurs voix vers d'autres listes « dont le programme serait une émanation de la déclaration de Novembre ». Chez les indépendants, c'est la hantise du rejet des listes qui prédomine. On signale déjà le report de certaines listes de cautionnement vers d'autres candidats en raison de difficultés pour un grand nombre de réunir les 4 400 signatures nécessaires au dépôt du dossier. Plusieurs tentatives de constitution d'une liste indépendante auraient été avortées en cours de route, leurs animateurs n'ayant pas réussi à franchir le cap des signatures. Ce sont les formations politiques les moins en vue qui auront toutefois réussi le tour de force de constituer, dans une apparente sérénité, plus d'une quinzaine de listes. Leurs états major affichent pour la plupart une grande tranquillité, certains n'hésitant pas à se réjouir après avoir pris connaissance des candidatures des partis de la coalition. En attendant le dénouement que constitue le quitus de l'administration, laquelle n'interviendra qu'après les enquêtes d'usage des services de sécurité, c'est la grande effervescence qui s'empare de la classe politique, soudain revigorée après cinq années de longue dormance. Hier, en fin de matinée, les premières notifications ont été signifiées aux concernés. Il s'avère que de nombreux candidats ont omis de signaler leurs antécédents judiciaires, occasionnant beaucoup de retard à la confection définitive des listes. Pour certains, ce sera une véritable course contre la montre. Il s'agira pour les concernés de démontrer leur éventuelle innocence et pour les têtes de listes de trouver de bons suppléants et de rassembler la paperasse nécessaire au dépôt de candidatures. Un véritable marathon qu'il faudra accomplir en moins de dix jours.