Un portrait géant du président de la République, à peine accroché sur la façade du siège de la mouhafada du FLN, est subtilisé dans la nuit qui suit. L'embellissement de ce siège, situé sur une des artères principales de la ville de Tindouf, vient rappeler aux citoyens, pour la plupart désintéressés, qu'un rendez-vous électoral pointe à l'horizon. Les responsables locaux de la première formation politique du pays vivaient jusqu'au samedi, date limite du dépôt des listes des candidats à la députation, sur des charbons ardents. Aucune information sur cette liste, que devait finaliser l'instance centrale, n'avait filtré. Elle ne leur a été finalement communiquée que dimanche. Pour leur part, les militants et l'état major local du RND n'en reviennent pas. Leur SG de wilaya, proposé en tête de liste pour les législatives, a été écarté au profit d'un ex-dissident, apprend-on. Cela n'a pas manqué de semer un certain trouble au niveau de cette deuxième formation politique. D'autres informations font état d'une candidate parachutée d'une autre wilaya en pôle position d'un autre parti. Ce qui, selon certains militants, réduit à néant ses chances dans une société aussi conservatrice que celle de la région. « Candidate parachutée » Apparemment, seul le MSP, qui s'est octroyé l'unique siège lors des sénatoriales de décembre passé, semblait garder une certaine sérénité. La liste de ses candidats qui a été établie au niveau local, était déjà connue et ne risquait pas d'être remaniée en haut lieu. Telle était l'atmosphère à la veille de la date butoir du dépôt officiel des listes de candidatures aux législatives de mai prochain dans cette wilaya du Sud où, laisse-t-on entendre, les élections ont un cachet particulier. On a appris que seize formations politiques ont retiré les dossiers de candidatures avec l'intention de participer à ces élections et se départager le quota des quatre sièges de députés qui devront représenter la wilaya.