Le voile sur les postulants à la députation a été levé du côté des Hauts-Plateaux sétifiens, où la population affiche un désintéressement total. L'absence des listes indépendantes et le mécontentement de la base de certains partis, tels que le FLN, le RND et le PT, sont les faits saillants de cette entrée en la matière. Ainsi, sur les 15 listes ayant affiché leurs intentions de prendre part au scrutin du 17 mai prochain, aucune liste indépendante n'a été en mesure de remettre dans les délais les 6400 signatures légalisées. Le député sortant Abdelkader Benalag, qui a passé ce cap, n'a pas été en mesure de présenter à la commission de validation les 5% (comme le stipule la réglementation) des signatures ayant « parrainé » sa candidature. Pour contourner cet « obstacle », Abdenour Hamouda, député sortant (un autre indépendant), a rallié le RA qui lui a offert la pole position. La liste du FLN, qui a pris de court tout le monde, notamment la base et les militants candidats, continue de défrayer la chronique. La désignation de Salah Goudjil, ex-ministre des Transports et ex-mouhafed de Sétif au temps du parti unique, fait grincer des dents la base qui conteste les choix et les décisions de sa direction. « La liste imposée par la direction ne répond en aucune façon aux aspirations de la base », fulmine un militant qui tire la sonnette d'alarme : « Que les concepteurs de cette liste assument des choix ayant engendré un sentiment de démobilisation au sein de la base, frustrée et déçue à la fois. » Mieux, aucun des sept élus sortants ne figure dans la liste Flniste. Le même sentiment anime la base du RND qui ne s'emballe pas, même si son vœu de voir en tête de liste le professeur Yahia Guidoum, l'actuel ministre de la Jeunesse et des Sports, a été exaucé. La reconduction de Djelloul Djoudi (Parti des travailleurs) pour un troisième mandat n'a pas été bien reçue par les militants qui contestent eux aussi. « On ne représente pas une aussi grande wilaya à partir de la capitale », dira un travailliste qui estime que sa formation qui ne manque pas de cadres a besoin de nouvelles têtes. El Islah, qui vient de fermer la parenthèse du conflit interne, présente comme tête de liste Fayçal Hachemi, un membre de l'APC de Sétif. Le RCD, qui a une importante carte à jouer au nord de la wilaya, fait de Tighlit Abdelkader, un professeur d'enseignement secondaire à Beni Ourtilane, son fer de lance, d'autant que le FFS, présent dans cette partie de la wilaya, prône comme à l'accoutumée le boycott. Le parti de Saïd Sadi peut non seulement brouiller les cartes, mais aussi profiter de la protesta qui gagne bon nombre de militants Flnistes, qui brandissent à mi-voix l'abstention. Pour certains d'entre eux, le vote sanction de 1990 sera, dix-sept ans après, réédité.