A quelques jours de la clôture du mandat des représentants élus d'Annaba à l'Assemblée populaire nationale, et, à quelques mois, pour leurs homologues de l'Assemblée populaire de wilaya et des communes, les membres de l'Union des associations de quartiers d'Annaba (UAQA) multiplient les contacts avec leurs adhérents. Cela leur a permis d'établir un premier bilan avec une mise en accusation directe des élus toutes institutions confondues. « Votre mandat s'achève. L'argent déboursé par l'Etat n'a pas été utilisé à bon escient au profit de la population de toute la wilaya. Nous vous remercions de votre négligence du patrimoine historique, culturel, touristique, et socioéconomique. Nous vous imputons tous les dépassements urbanistiques, la création de nouveaux bidonvilles, la hausse du chômage et des fléaux sociaux », dénoncent les membres de l'UAQA. Ils avancent des arguments solides, en énumérant un à un, l'ensemble des reproches faits par les 680 000 habitants de la wilaya. Dans ce qui ressemble à un réquisitoire contre les élus, toutes les préoccupations ignorées par ces derniers ont été mentionnées. L'absence de projets socioéconomiques d'envergure, le mauvais état des routes, la déficience chronique de l'éclairage public, l'inexistence d'espaces verts, de réseaux d'alimentation en eau potable et des eaux usées, de viabilisation, le non-enlèvement des ordures ménagères, le manque d'entretien des plages… rien n'a été oublié dans ce réquisitoire. Il englobe les 12 communes, les localités, les cités et les quartiers de l'ensemble de la wilaya. Les animateurs de l'UAQA ont pointé un doigt accusateur vers les élus de la commune d'Annaba. Ils ont accusé ces derniers d'encourager la délinquance en « régularisant les parkings aux trottoirs payants au détriment des citoyens, en livrant à l'abandon le patrimoine de la commune, en négligeant l'entretien des cimetières et en laissant des écoles sans chauffage ou menaçant ruine ». Tout feu tout bois, les mêmes animateurs enfoncent le clou lorsqu'ils affirment que les élus de l'APW et des 12 APC n'ont rien fait pour encourager le tourisme, la pratique sportive et la culture. « Ils ont passé leur temps à bricoler, à improviser et à colmater des brèches qu'eux-mêmes ont ouvertes. Lors de leur dernière session, les élus de l'APC d'Annaba accusent notre jeunesse d'être à l'origine de la destruction des 11 annexes de police dans les quartiers. Bien que marginalisée en milieu rural ou urbain, notre jeunesse est accusée à tort », considèrent-ils.