Les mesures sévères décidées par le Conseil du gouvernement à l'encontre des personnels en grève illimitée n'ont pas manqué de faire réagir des syndicalistes qui se disent « indignés par ce type de décisions qui viennent remettre en cause un droit consacré par la Constitution, à savoir le droit à la grève ». Une réunion urgente du Comité national des libertés syndicales (CNLS) est prévue pour aujourd'hui, et les 9 syndicats de la santé, de l'enseignement supérieur, de l'éducation et de l'administration constituant ce comité débattront de toutes ces mesures et décideront des actions à mener. Pour le porte-parole du CNLS, Dr Besbas, membre du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP), le gouvernement vient, par les présentes dispositions, normaliser la fronde sociale par la force. « Ils veulent nous ramener 20 ans en arrière, c'est-à-dire à l'avant-5 octobre 1988, l'ère du parti unique. Si réellement le chef du gouvernement est préoccupé par la situation des travailleurs, il aurait fallu commencer par régulariser les travailleurs licenciés ayant des décisions de justice pour leur réintégration », a déclaré Dr Besbas. Le recours au licenciement des grévistes comme cela est décidé par le gouvernement est contraire à la loi. « Il est clair que tout licenciement obéit à des procédures et ce n'est pas le gouvernement qui licencie », dira Dr Besbas, et de rappeler que le droit à la grève est un droit constitutionnel. D'après lui, les menaces du gouvernement montrent qu'« il est dans l'incapacité de gérer des conflits avec des syndicats autonomes et d'engager des négociations sérieuses ». A noter qu'à la veille de la bipartite, le CNLS a organisé une rencontre au cours de laquelle le porte-parole a réitéré le fait que les syndicats autonomes doivent être considérés comme des partenaires à part entière. Il a estimé qu'il n'y aura pas de stabilité sociale tant qu'on n'aura pas réuni l'ensemble des partenaires sociaux autour d'une même table. Ainsi, ce sont tous ces syndicats autonomes de la Fonction publique, dont le statut général est actuellement à l'étude, qui sont aujourd'hui remis en cause.