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“Le gouvernement doit dialoguer avec les organisations syndicales et les reconnaître”
Nacer Djabi, sociologue du travail
Publié dans Liberté le 24 - 10 - 2004

Le chercheur en sociologie et auteur du livre Algérie : du mouvement ouvrier syndical aux mouvements sociaux, publié par l'Institut national du travail (INT) en 2001, commente les derniers événements qui agitent la scène syndicale.
Liberté : Des mesures coercitives seront prises par le gouvernement à l'encontre des syndicats qui ont appelé à des grèves illimitées. Est-ce une remise en cause du droit à la grève ?
Nacer Djabi : Je ne crois pas que le gouvernement a remis en cause totalement le recours à la grève. Le problème est plus profond. La bipartite gouvernement-UGTA a montré qu'elle ne peut régler les problèmes des travailleurs à travers des négociations centralisées. Elle n'a pas intégré les nouvelles formes de lutte, les nouveaux syndicats, dont les syndicats des couches moyennes, comme les médecins, les fonctionnaires, etc. Pourtant, le pouvoir d'achat de ces forces est vraiment laminé par les mesures économiques. Sur le plan du principe, le gouvernement a raison de s'appuyer sur la loi qui stipule qu'un gréviste aura des retenues sur salaires.
Les mesures coercitives comprennent aussi le dépôt de plaintes et les licenciements…
Si le gouvernement a le droit d'opérer des retenues sur salaires, il doit aussi dialoguer avec les syndicats et les reconnaître. La question de fond est la reconnaissance et la négociation de fait avec ces syndicats. Il faut créer un système de négociations décentralisé, qui ne sera plus monopolisé par l'UGTA, pour mieux exprimer la réalité du monde du travail. L'actuel système négociait mieux avec l'ouvrier de l'industrie et avec le syndicat unique. Il ne sait pas négocier avec les autres syndicats ni avec les couches moyennes, ayant adopté des formes de lutte nouvelles, qui portent des revendications qualitatives.
Le ministre du Travail a déclaré récemment que les grèves illimitées ressemblent à celles de l'ex-FIS. Partagez-vous cet avis ?
Les grèves illimitées n'ont rien à voir avec les grèves insurrectionnelles du parti dissous. Les grèves des travailleurs sont bénéfiques pour l'Algérie : elles sont un bon signe, un signe de vitalité de la société. Quelqu'un qui demande l'augmentation des salaires, la reconnaissance du syndicat ou la participation à la négociation recherche finalement l'intégration et non pas la remise en cause des institutions de l'Etat, la remise en cause de tout.
La grève illimitée constitue-t-elle la pression idéale à exercer contre l'employeur ou le gouvernement en général ?
La grève illimitée est une forme extrême et radicale. En Algérie, mais aussi dans le monde, les nouveaux syndicats font appel à des formes extrêmes, par manque de culture de la négociation. Dans certains secteurs d'activité, chez les médecins, les fonctionnaires, les gens qualifiés, les syndicats sont dans une position offensive, car il y a des possibilités de négociation. Mais, l'appel à la grève illimitée signifie que ces syndicats ont une vision limitée du rapport de forces global qui, en réalité, est défavorable au mouvement ouvrier. Il est aussi un signe de malaise, car les nouveaux syndicats ne sont pas reconnus comme des partenaires sociaux à part entière et n'ont pas de subventions.
Pourquoi cela ?
Depuis quelques années, soit les élites au pouvoir ne connaissent pas le monde du travail, soit elles lui tournent le dos. Ces élites ont fait des choix idéologiques, politiques et économiques, qui ne prennent pas en compte les intérêts du monde du travail. Le problème n'est pas spécifique à l'Algérie : les forces politiques qui soutenaient le monde du travail sont en position de faiblesse.
Que faire pour rapprocher les points de vue entre le gouvernement et les syndicats ?
Il faut se concerter. La gestion de la société moderne est une gestion conflictuelle. Il faut gérer ces conflits à travers un nouveau système de négociation. L'amateurisme syndical n'a plus cours. Il faut des syndicats plus forts, plus représentatifs et plus acceptés dans le paysage syndical. Des syndicats avec leurs propres moyens financiers, solidaires entre eux et solidaires avec les autres couches sociales, ainsi qu'avec la société qui, globalement, a une position positive par rapport aux mouvements pacifiques de protestation. À partir de là, il sera possible de créer un vrai front social, où les syndicats joueraient un rôle moteur.
H. A.


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