Les crises successives qui ont secoué le pays ont eu raison de sa vocation de port industriel et marchand rayonnant sur l'ensemble des régions de l'Est du pays. Durant la période coloniale, il était le 1er port exportateur d'Algérie et le premier port minier de la Méditerranée. Avec une capacité d'exploitation de plus de 7 millions de tonnes/an, il occupe aujourd'hui une bien modeste 4e place au registre commercial des infrastructures portuaires nationales hors hydrocarbures. De graves anomalies dans la gestion des dossiers importés par d'autres structures d'intervention l'ont desservi. Durant des années, ces anomalies avaient fait la Une de l'actualité locale avec, pour conséquence, le départ des importateurs vers des guichets « moins regardants ». La dissolution l'une après l'autre des entreprises publiques, formant la plus grande partie de sa clientèle, a fait le reste. Pourtant, tout concourait à faire du port autonome d'Annaba une des plus importantes places fortes économiques du Bassin méditerranéen. L'implantation d'une importante industrie de transformation, comme le complexe sidérurgique d'El Hadjar et celui des engrais phosphatés, avait favorisé son expansion. Les infrastructures routières et le chemin de fer à proximité avaient complété dans le même temps son envolée. Cette ascension vertigineuse avait été brutalement stoppée malgré la réalisation d'un terminal à conteneurs. Ce qui ne l'a pas empêché de réaliser durant l'année 2006, plus de 5 millions de tonnes et une progression du mouvement des marchandises de 15,05% par rapport à 2005. M. Salhi, président directeur général de l'Entreprise portuaire d'Annaba (EPA) n'a pas cessé de le répéter. Ce lundi, il avait été invité au micro de notre confrère Mohamed Zaïm, animateur du forum de la radio locale. M. Salhi a souligné les efforts consentis par sa structure. La question de l'extension du port, un projet datant des années 1980, a été soulevée. L'étude avait été réalisée par un bureau japonais. Depuis, elle est archivée. « A mon avis, il s'agit d'une étude prospective et non de faisabilité », a affirmé le PDG de l'EPA. Abordé aussi le dossier sur les milliards de dinars consacrés à différentes opérations. Y figurent le terminal à conteneurs, l'extension du port de pêche, la mise en place de nouvelles grues, la construction de la nouvelle gare maritime de voyageurs, la poursuite de l'informatisation portuaire, le projet de création d'un port de pêche et un autre de plaisance. « Au vu de ce qui se passe ailleurs dans les autres ports, on a l'impression que les collectivités locales n'ont pas tout à fait conscience de la stratégie de développement du port », avoue un des cadres de l'entreprise portuaire de Annaba. Un aveu qui exprime le mécontentement quant à l'absence d'un plus grand intéressement des pouvoirs publics à cette infrastructure. Elle représente plus de 25 000 emplois directs et indirects. Dans ce port, les acquisitions des équipements et autres outils de production se poursuivent tout autant que l'opération de dragage général des bassins. Après les grues de 45 et 65 tonnes pour la manutention des conteneurs, la flotte des remorqueurs a été renforcée. Il reste que la seule grue du parc à conteneurs est à l'arrêt depuis plusieurs jours.